SYRIE / ROJAVA – Les femmes kurdes, arabes, syriaques, arméniennes, turkmènes célèbrent la Journée internationale de la lutte des femmes du 8 mars dans tout le Rojava à travers de nombreux événements organisés ces derniers jours.
L’organisation faîtière féminine, Kongra Star a publié un communiqué pour la journée du 8 mars sous le titre « Notre lutte est au cœur de la révolution des femmes ».
Kongra Star rappelle l’histoire du 8 mars et la situation des femmes du Rojava:
« Avec la grève et le sit-in des femmes à New York le 8 mars 1857, et la revendication de l’égalité des salaires, les femmes ont fait les premiers pas pour revendiquer le droit à la justice et à l’égalité. Elles ont résisté aux régimes patriarcaux et capitalistes qui humiliaient les femmes. Avec leur résistance, elles ont sacrifié 129 femmes qui ont été brûlées dans l’usine dans une tentative du régime au pouvoir et des monopoles et en exploitant les hommes pour supprimer les femmes. Leur grève a été un tournant historique dans la lutte des femmes.
Nous, les femmes de la Syrie du Nord et de l’Est, nous comptons sur cet héritage de lutte et renouvelons notre promesse de résister dans l’esprit des camarades Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Sakine Cansiz, Zîlan, Arîn, Zehra, Hebûn, Dayka Emina, Hind et Seda, tombées au combat. Nous continuerons à faire de chaque moment de notre vie un moment de résistance contre toutes les formes de violence, d’inégalité, d’occupation et de génocide, et pas seulement le 8 mars, afin que nous puissions atteindre la liberté, la justice et la démocratie.
Les victimes et la résistance des femmes du Rojava et de la Syrie du Nord et de l’Est ont écrit une histoire épique face aux forces obscures représentées par l’État islamique. Aujourd’hui encore, les femmes font face à l’État d’occupation turc et à ses mercenaires, qui représentent le patriarcat autoritaire et tyrannique qui vise à détruire les femmes.
Nous nous efforçons et luttons de toutes nos forces et de toute notre solidarité pour surmonter la mentalité patriarcale dans les sociétés du Moyen-Orient et tenter de créer une société sans sexe. Nous tirons la force de notre lutte des sacrifices consentis par les personnes tombées pour la libération des femmes et de notre organisation féminine, qui est le pilier le plus important dans la lutte contre toutes les menaces dirigées contre l’unité et la volonté des femmes. Contre l’agression et la guerre, nous nous appuyons intellectuellement et physiquement sur l’autodéfense, qu’elle soit privée, politique ou militaire.
C’est pourquoi notre campagne dit « Non à l’occupation, non au génocide ». Nous défendrons les femmes et la vie jusqu’à la libération des territoires occupés, le retour des personnes déplacées sur leurs terres et la libération des femmes des prisons fascistes.
Nous profitons de cette occasion pour saluer toutes les femmes qui résistent, qui réclament la liberté et qui résistent en prison, comme Leyla Güven, Zainab Jalalian et bien d’autres. Nous appelons à la poursuite de la lutte, à se tenir ensemble pour faire entendre la voix des femmes libres, à s’opposer à toutes les formes d’injustice et de fascisme, à s’armer des idées et de la philosophie d’Abdullah Öcalan et à s’efforcer pour construire une société où règnent la justice et l’égalité et où les droits et la dignité des femmes sont respectés. »