TURQUIE / BAKUR – Le régime turc a lancé une guerre éclaire contre les bases du PKK dans le nord du Kurdistan d’Irak il y a quelques jours. Il espérait porter un coup fatal au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et libérer des agents, soldats ou policiers turcs pris en otage par le PKK.
L’armée turque a essuyé une défaite cuisante à Garê, malgré les bombardements massifs visant les bases du PKK, y compris le camp où étaient détenus les otages turcs. Au moins 13 otages turcs auraient péri dans le bombardement du 13 février. (Selon le PKK, la Turquie aurait bombardé délibérément le camp pour éliminer les otages au lieu de négocier leur libération.) Depuis, les dirigeants turcs et leurs sbires appellent à la « vengeance » et demandent la fermeture de parti politique HDP qu’ils accuse d’être affilié au PKK. Un parti qui a obtenu le vote de 6 millions d’électeurs en Turquie…
Arrestations massives des membres d’HDP
Selon une déclaration du ministère turc de l’intérieur datée d’aujourd’hui, au moins 718 responsables et membres du HDP, y compris des coprésidents provinciaux, ont été détenus lors de raids menés dans 40 villes à travers le pays ces derniers jours.
Chaque fois que le régime turc se trouve face à des difficultés économiques, politiques ou sociales, il a le coupable idéal. Il s’appelle le peuple kurde, l’ « ennemi intérieur », le « traitre éternel », la « vermine » à éliminer d’urgence. Cela fait cent ans que les Kurdes et leurs représentants politiques, associatifs etc. savent à quoi s’attendre tant qu’ils n’auront pas abandonner leur rêve de vivre libres sur leurs terres. En effet, selon l’adage fasciste turc, un bon Kurde est un Kurde mort.
Fermeture des partis kurdes, une vieille tradition turque
Ce n’est pas la première fois que le régime turc veut fermer un parti politique pro-kurde. Depuis les années 1990, au début de la naissance des partis kurdes. HEP, HADEP, DTP, DEP… tous les partis politiques kurdes ont été fermés un par un. Chaque fois, les Kurdes en ont créé de nouveau. Il feront de même avec le HDP, si Erdogan ordonne sa fermeture, après avoir emprisonné des milliers de membres et députés du HDP, dont les co-présidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdağ en 2014.