SYRIE / ROJAVA – Il y a 3 ans, la Turquie a lancé un assaut militaire contre le canton kurde d’Afrin, avec la complicité de la Russie, dans le nord de la Syrie. Après trois mois de bombardements meurtriers visant délibérément les civils, des centaines de milliers de Kurdes ont dû fuir la région pour échapper à l’armée turque et ses mercenaires islamistes.
Depuis, les rares Kurdes qui sont restés dans la région d’Afrin vivent l’enfer entre les mains de leurs bourreaux turco-islamistes qui commettent des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
En trois ans, des centaines de femmes et filles d’Afrin ont été kidnappées, certaines tuées, d’autres devenues des esclaves sexuelles des mercenaires syriens alliés à la Turquie. Les biens des civils ont été confisqués, les lieux de cultes yézidis ou chrétiens pillés et détruits, les populations non musulmans convertis de forces à l’islam. La langue turque a remplacée la langue kurde. Les kidnappings pour demander des rançons devenus quotidiens, des civils accusés d’avoir travaillé avec l’administration kurde emprisonnés en masse, torturés, d’autres tués… Le sort de nombreuses personnes capturées restent inconnues. D’autres ont été transférées dans des prisons en Turquie… Plus de 300 000 oliviers abattu/brûlés tandis que la récolte d’olives est volée par l’occupation turque…
La liste des crimes barbares commis par la Turquie et ses alliés islamistes à Afrin est bien trop longue. Mais ceux énumérés suffisent pour que la Turquie soit jugée devant la Cour Pénale Internationale (CPI). Toutefois, les victimes (kurdes) de la Turquie étant un peuple apatride et la Turquie étant membre de l’OTAN et une (in)fidèle alliée des USA, rien ne bouge dans la région, malgré le rapport de l’ONU datant de septembre 2020 et qui dénonce les crimes de guerre commis contre les civils et le changement démographique opéré dans la région d’où les Kurdes ont été chassés en masse et remplacés par des Arabes sunnites transférés d’autres régions syriennes.
Les centaines de civils d’Afrin qui ont fui l’invasion turque vivotent dans des camps de fortune installés dans le canton voisin de Shehba, dans l’espoir de retourner dans leurs terres après la fin de l’occupation turque, mais la Russie et les Etats-Unis qui soutiennent la Turquie ne semblent pas être prêts à demander à la Turquie de quitter la région. Ainsi, on craint que ce ne soit pas pour demain la fin des souffrances des Kurdes d’Afrin et du Rojava qui reste dans le viseur de la Turquie…