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ROJAVA. Des civils torturés dans les prisons d’Afrin

SYRIE / ROJAVA – Depuis l’invasion du canton kurde d’Afrin par la Turquie et ses gangs islamistes il ne passe pas un jour sans que les Kurdes qui n’ont pas quitté leurs terres ne soient pas victimes de crimes, dont des kidnappings, meurtres, rackettes, vols, viols, torture…

Voici un de ces crimes dont a été victime un jeune homme (M.A.), résident d’Afrin qui veut cacher son identité pour des raisons de sécurité. Son calvaire a débuté 20 jours après l’occupation turque et les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah qui ont fait une descente chez lui.

Vingt jours seulement se sont écoulés depuis l’occupation d’Afrin, lorsque les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah ont fait un raid dans sa maison avec trois voitures chargées d’armes lourdes. Ce n’était pas une arrestation ordinaire;  il a été battu et torturé chez lui, puis les yeux bandés, il a été emmené au département de la sécurité pour passer les deux jours suivants sous la torture.

Poursuites sans preuves ni accusations fondées

Les mercenaires lui ont proposé de verser une rançon en argent et en or en échange de sa libération, mais le jeune homme n’avait ni argent ni or.

Six mercenaires se sont relayés pour le torturer, (M.A.) se souvient de certains des noms de famille qu’ils utilisaient pour communiquer entre eux (Abo Abdullah, Abo Nimr, Abdo, Abo Othman).

(M.A.) est resté 18 jours en interrogatoire, pendant lesquels il a été soumis à la torture sous diverses formes plus de trois fois par jour : brûlures et coups de câble.

L’accusation portée contre lui était prête, et c’était la même accusation fabriquée contre chaque détenu, à savoir «avoir travaillé avec l’Administration autonome du Rojava» .

Chaque fois, on demande à un détenu de payer une rançon en échange de sa libération, et la rançon demandée à (M.A.) était d’un million de livres syriennes, et ce qu’il possède d’objets de valeur comme l’or.

Pendant 40 jours, les jeunes hommes n’ont pas vu la lumière, dans une seule cellule, et n’ont reçu qu’une miche de pain moisi.

Plus de 400 jeunes hommes et 40 femmes arrêtés

Après l’arrivée de (M.A.) au tribunal, ils avaient l’habitude de l’interroger seulement une heure par jour, et là, le jeune homme a été témoin de choses horribles : il a vu environ 400 jeunes hommes et environ 40 femmes détenus, parmi lesquels des personnes âgées de plus de 70 et 80 ans, être battus et torturés.

(M.A.) raconte ses observations dans la prison du tribunal d’Afrin, où il a passé 4 mois et demi : « Les mercenaires avaient l’habitude d’interroger les femmes tous les 15 jours, alors qu’elles étaient battues pendant l’enquête. Parfois, nous avons vu par la fenêtre de la cellule que les mercenaires emmenaient de force les femmes enlevées entre trois et quatre heures du matin, puis les ramenaient dans la cellule au bout de deux heures ».

Les enfants dans la prison centrale d’Afrin

Après avoir détenu pendant 4 mois et demi, les mercenaires de Jabha al-Shamiyyah l’ont transféré à la prison centrale située dans le village de Marateh à Afrin.

Pendant son séjour à la prison d’Afrin, le jeune homme a remarqué la présence de jeunes enfants dans la prison centrale d’Afrin, âgés d’un an et plus :  « J’ai vu une famille avec leur jeune enfant et de d’adolescents dans la prison également ».

Il a également indiqué qu’il y a plus de 800 jeunes hommes et près de 60 femmes à l’intérieur de la prison centrale d’Afrin.

La période d’enquête avec (M.A.) a duré 8 mois, et le tribunal a ensuite rendu un jugement contre lui avec une peine de 3 ans de prison et une amende de deux millions de SYP.

Le jeune homme (M.A.) a purgé sa peine dans la prison centrale d’Afrin, et a été libéré après avoir payé une rançon. Il a depuis trouvé un moyen de sortir d’Afrin après avoir payé 100 dollars.

ANHA