Cinquante réfugiés, dont le journaliste kurde Nuri Akman, ont été placés en détention en Roumanie. 35 d’entre eux ont été expulsés vers la Turquie. Akman et 3 politiciens kurdes sont détenus à l’aéroport et de nombreux autres réfugiés dans un centre d’immigration de la ville d’Araf. Un des réfugiés kurdes arrêtés dit qu’ils ont été matraqués lors de leur détention dans le centre d’Araf et qu’un interprète les a menacé en leur disant: « Nous allons vous tuer et vous découper en morceaux ».
Le journaliste Nuri Akman est jugé en raison de ses activités journalistiques en Turquie et risque une centaine d’années de prison. Akman a dû quitter la Turquie en raison de la répression à laquelle il a été confronté et a rejoint la Grèce. Il y a demandé l’asile politique mais, bien qu’il soit resté longtemps dans le pays, le gouvernement grec n’a pas donné de réponse positive à sa demande d’asile.
Akman et d’autres politiciens kurdes et des Kurdes se sont rendus en Roumanie. Environ 50 personnes, dont Akman, ont été détenues lors d’un raid sur un hôtel de Timisoara le 13 novembre. Les détenus ont été emmenés dans un centre de détention à Timisoara, où leurs empreintes digitales ont été relevées. Cinq jours plus tard, 35 personnes, malgré leur demande d’asile, ont été livrées à la Turquie.
Rohat est l’un de ces jeunes réfugiés. Il a déclaré que de nombreux réfugiés originaires de la Turquie et de la Syrie sont en prison à Timisoara. Déclarant qu’ils ont été détenus pendant près d’une semaine, le jeune homme a ajouté qu’ils ont été soumis à un traitement inhumain.
S.Y. a également été expulsé vers la Turquie. Déclarant qu’ils ont été détenus à la suite d’un raid sur un hôtel, S.Y. a dit qu’ils ont été maintenus devant l’hôtel en étant menottés dans le dos pendant 6 heures par temps froid et a ajouté : « Ils nous ont d’abord emmenés au centre d’Interpol, où nous avons été maintenus dehors pendant quelques heures par temps froid. Plus tard, ils nous ont gardés sans nourriture pendant deux jours. Ni notre demande d’avocat ni notre demande d’asile n’ont été acceptées, ils ne les ont même pas traitées. Nous avons été menacés par un traducteur ici. Il nous a dit : « Nous allons vous tuer et vous découper en morceaux ». Après avoir été retenus ici pendant deux jours, ils nous ont emmenés dans un centre d’immigration dans la ville d’Arad. Cet endroit est comme une prison. Un endroit avec de petites cellules. Ici, ils nous ont mis dans une cellule et nous ont torturés avec des matraques. »
Le jeune homme a continué : « C’était un traitement inhumain. Des voix d’enfants venaient également des étages inférieurs, et un adolescent de 17 ans était là. Nous sommes restés ici pendant 4 jours. Ensuite, ils ont dit qu’ils nous emmèneraient dans un camp à Bucarest le matin du 18 novembre et nous mettraient dans un bus. Vers le soir, nous sommes arrivés à l’aéroport à la place. Bien que nous ayons dit que nous voulions l’asile, ils ont essayé de nous faire monter de force dans l’avion en nous battant. Moi, Nuri Akman, Lokman Coşkun, Serbest Derin et un autre vieil homme avons résisté et n’avons pas accepté. Ils nous ont menottés. Les autres sont montés dans l’avion parce qu’ils avaient leurs papiers d’identité avec eux. Comme le vieil oncle et moi avions une identité, ils nous ont fait monter de force dans l’avion. Au total, 35 personnes sont montées dans l’avion. Lokman, Nuri et Serbest sont restés là et nous craignons pour leur vie. Serdar Bilgiç, par contre, est toujours dans cette prison appelée centre d’immigration à Arad, et craint pour la vie de ceux qui s’y trouvent ».
Détenus à l’aéroport
Le journaliste Nuri Akman, Serbest Derin et Lokman Coşkun, attendent toujours à l’aéroport après avoir refué l’embarquement dans l’avion. L’avocat qui s’est rendu à l’aéroport hier soir n’a pas été autorisé à entrer et aucune information ne lui a été donnée.