SYRIE / ROJAVA – Une femme kurde a été kidnappée et a subi les pires actes de torture pendant 26 jours entre les mains des mercenaires de la Turquie à Afrin. Elle a été libérée après paiement d’une rançon. Elle témoigne : « La situation empire à Afrin».
ROJAVA – Après avoir envahi Afrin, l’armée turque et ses mercenaires ont intensifié leurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité visant les civils, des féminicides et harcelent les autochtones restants afin de les forcer à quitter leurs terres et d’y installer des colons transférés d’autres régions syriennes pour modifier la démographie de la région en plus de changer les noms des localités et des sites pour annexer Afrin à la Turquie. En parallèle, les lieux de culte et les écoles transformés en quartiers généraux et en prisons où on torture les civils.
Les violations de l’occupation turque et de ses mercenaires contre la population indigène ont forcé plusieurs centaines de milliers d’eux à quitter leurs maisons, à se rendre dans les régions de Shehba. L’histoire de M.A, une femme kurdes de 50 ans, ne diffère pas de ceux qui ont quitté Afrin.
M.A, 50 ans, a été enlevée chez elle à Afrin par la police militaire en juin 2019, et elle a été emmenée à la branche de la police de l’ancienne école de commerce, transformée en quartier général de torture et d’assassinat des civils.
Elle a été surprise de voir que sa fille de 27 ans et sa petite-fille de 3 ans soient emprisonnées. Kidnappée, elle aussi, MA est restée dans une branche de la police militaire pendant 20 jours et a été soumise à divers types de tortures, à toutes sortes de méthodes brutales, accusée de travailler comme membre de la commune du quartier avant l’occupation de la ville : «Les mercenaires Abo Sayer et Abo Ziyad ont enquêté sur des femmes et des hommes. J’ai été interrogée pendant plusieurs heures sur mon travail au sein de l’administration autonome et sur mon rôle dans la commune du quartier, et j’ai toujours répondu que je n’avais rien à voir avec eux. Je suis resté vingt jours dans une cellule qui m’a paru comme si c’était vingt ans. J’ai été soumise à toutes sortes de tortures avec des tuyaux d’eau et d’électricité, sans parler des paroles immorales qui ont aggravé mon état psychologique et physique. En vingt jours, j’ai perdu 19 kilos sous la torture
La torture commençait à minuit jusqu’à quatre heures du matin. Nous ne pouvions pas dormir à cause des cris des enfants et des femmes sous la torture. Ils torturaient avec des bâtons qu’ils appelaient « Akhdar al-Ibrahimi », les pendaient au milieu de la pièce et les [torturaient] à coups de chocs électriques ».
MA a confirmé que les mercenaires avaient établi plusieurs prisons dans lesquelles ils pratiquent le viol contre les femmes, à savoir : la prison de Maarateh, la prison de l’école de commerce, et parmi les prisons les plus nombreuses dans lesquelles ils pratiquent des violations contre les civils, en particulier les femmes, se trouve la prison du jardin Kawa, où les femmes sont violées et droguées.
La nourriture de bonne qualité est taxée
En ce qui concerne la situation des habitants du canton d’Afrin, M.A a déclaré que la situation des habitants d’Afrin va de mal en pis car ils ne peuvent pas préparer des repas de bonne qualité, les aliments sont trop chers et ils craignent de devoir payer une taxe.
« L’occupation turque et ses mercenaires volent les fils électriques et imposent des taxes aux habitants pour rétablir l’installation, ils leur imposent la monnaie turque et le dollar américain, les hôpitaux distribuent des médicaments en livres turques, ainsi que l’imposition de cartes d’identité turque aux citoyens ».
Après 26 jours de torture, elle est sortie de prison après avoir payé une rançon de 1 000 dollars.
Elle et sa famille n’ont trouvé que la fuite, après que sa maison et 5 000 dollars aient été volés par les mercenaires, et elles se sont dirigées vers le canton de Shehba, le lieu le plus sûr et le plus stable. MA et sa famille ont pu atteindre le canton de Shehba il y a environ une semaine, et souffrent d’une mauvaise santé vu leurs conditions de vie.