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ROJAVA. Les partis kurdes parviennent à un premier accord d’unité

SYRIE / ROJAVA – Les principaux blocs kurdes en Syrie ont conclu un accord le 17 juin 2020, avec le soutien des États-Unis et des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Le Conseil national kurde en Syrie (CNK) et les partis d’unité nationale kurde (partis alliés au Parti de l’Union démocratique, PYD) sont parvenus à un premier accord pour l’unité kurde à Hasakah mercredi et ont déclaré que leurs discussions se poursuivraient sur la base de l’accord de Duhok de 2014.
 
« Nous sommes fiers du travail conjoint du Conseil national kurde en Syrie et des partis de l’Unité nationale kurde, et leur travail pour parvenir à un premier accord est une source de joie », a écrit le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi (Kobanê), sur Twitter mardi avant l’annonce.
 
« Nous espérons que cet accord aboutira à un nouvel accord pour garantir les intérêts et les droits légitimes de notre peuple ».
 
Par ailleurs, dans une déclaration sur Twitter mercredi, le haut responsable du PYD Aldar Xelil a remercié « tous ceux qui ont contribué à résoudre certaines des questions non résolues entre le Conseil national kurde et les partis d’unité nationale kurdes (PYNK) ».
 
« Cette réalisation et cette compréhension initiale constituent une plate-forme importante, et un soutien majeur pour réaliser l’unité kurde », a ajouté Xelil. « Nous espérons que le prochain cycle de négociations apportera des développements historiques au service de notre peuple, de tous les Syriens, et de leurs aspirations démocratiques. »
 
Le PYNK est composé de 25 partis proches du PYD qui a été formé le 20 mai 2020, pour soutenir les pourparlers d’unité kurde.
 
La déclaration a été lue par Mohammed Ismail, un haut dirigeant du Parti démocratique du Kurdistan-Syrie (PDK-S), en présence de Xelil et Samir Baktash, hauts responsables du PYD, de Fasla Yusef, haut responsable du KNC, Mazlum Kobanê, commandant en chef des FDS, et de l’ambassadeur William V. Roebuck, le plus haut diplomate américain dans le nord de la Syrie.
 
Les deux parties sont parvenues à un premier accord sur une vision politique pour la Syrie et ont considéré l’accord de Duhok de 2014 comme la base de la poursuite du dialogue et des négociations entre les deux délégations, dans le but de parvenir à la signature d’un accord global dans un avenir proche.
 
Les deux parties ont souligné l’importance de la coopération et de l’unité kurdes dans le nord-est de la Syrie et ont salué cette réalisation comme une étape qui profitera au peuple kurde en Syrie et aux Syriens de toutes les composantes.
 
Ils ont également rendu hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie dans la lutte contre l’État dit islamique.
 
Le PYD et le KNC, les deux principales factions des partis kurdes syriens, ont repris les négociations début novembre suite à une initiative du commandant Abdi visant à résoudre des différends de longue date après l’offensive transfrontalière de la Turquie dans le nord de la Syrie en octobre 2019.
 
Les tensions entre le KNC et le PYD se sont accrues depuis le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, ce dernier ayant joué un rôle important dans la mise en place de l’auto-administration qui a régné sur le nord-est de la Syrie.
 
Les factions kurdes syriennes dominantes – le PYD et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) – soutenues par le KNC – n’ont pas coopéré avec succès comme on l’espérait, en partie parce que les accords qu’elles ont conclus à Duhok et à Erbil entre 2012 et 2014 n’ont jamais été effectivement mis en œuvre.
 
Les États-Unis ont soutenu publiquement l’initiative des FDS visant à unir les partis kurdes. L’ambassadeur Roebuck, envoyé spécial adjoint de la Coalition mondiale anti-EI et conseiller principal du représentant spécial pour l’engagement en Syrie, l’ambassadeur James Jeffrey, a tenu plusieurs réunions avec les partis kurdes afin de les rapprocher.
 
Les dirigeants de la Région du Kurdistan ont également soutenu les efforts visant à rassembler les Kurdes syriens.
 
Pour cette raison, les deux parties ont remercié le président du PDK, Masoud Barzani, et le président du gouvernement régional du Kurdistan (GRK), Nechirvan Barzani, pour leurs efforts en vue de réaliser l’unité kurde.
 
En outre, les parties ont remercié les États-Unis pour leur soutien ferme à « l’unité kurde et leur appui à la réalisation d’un avenir syrien plus démocratique et pluraliste où les droits de toutes ses composantes sont respectés ».