TURQUIE / BAKUR – Au Kurdistan du Nord sous l’occupation turque, la destruction du peuple kurde va de paire avec celle de sa nature et son histoire, dont l’exemple parfait est l’anéantissement de la ville antique d’Hasankeyf. La vallée de Zilan est sur le point de connaitre le même sort qu’Hasankeyf.
La vallée de Zilan, dans la région de Van, est parmi une des plus riches régions abritant des espèce endémique de plantes et d’animaux. Elle abrite également de grandes terres agricoles, des pâturages très fertiles et des sources d’eau. C’est l’un des endroits où vit le poisson darekh ou tarek, connu sous le nom de poisson de Van. Zilan est également riche en ressources naturelles telles que les minéraux.
La région de Zilan a accueilli de nombreuses civilisations, dont le Royaume d’Urartu ou le Royaume de Van, une civilisation qui s’est développée à l’âge du bronze et du fer.
La poursuite des politiques de destruction de la région par l’État turc est la construction de 4 barrages hydrauliques. La première chose à faire lorsqu’un projet de barrage commence est de forcer les gens à quitter leurs terres. La zone où sera située la centrale hydroélectrique finira par être désertée, sans population, sans animaux, sans terres agricoles.
Un premier projet de barrage hydraulique a été lancé à Zilan en 2014, dont la construction a été approuvée malgré l’objection des villageois. Il a été arrêté par la décision du Conseil d’État en 2015. Malgré la décision du Conseil d’État, la construction du barrage a été redémarrée il y a deux mois. (ANF)
Faire disparaître les traces du massacre de Zilan
En 1930, des dizaines de milliers de Kurdes ont été massacrés par l’Etat turc dans la vallée de Zilan et où des squelettes ainsi que des cartouches sont encore visibles 90 ans après le massacre. Avec ce barrage construit dans la vallée de Zilan, l’Etat turc compte faire disparaître les traces du massacre de Zilan.