Alors qu’on s’inquiète pour la vie de 50 000 prisonniers politiques qui sont abandonnés à la mort par le pouvoir turc tandis que le coronavirus (COVID-19) fait des ravage dans le pays, le musicien John Dierickx apporte son soutien à la chanteuse kurde Nudem Durak jetée en prison pour avoir chanté en kurde.
Cela fait 5 ans que la chanteuse kurde Nûdem Durak est en prison pour avoir osé chanter dans sa langue maternelle. (Pour rappelle, début avril, Hêlin Bölek, une autre chanteuse kurde, membre du Grup Yorum, est morte en grève de la faim car son groupe de musique contestataire est persécuté par le pouvoir turc.) Elle doit retrouver sa liberté en 2034. Un châtiment de 19 ans pour lui enlever le goût de chanter les chansons de son peuple… ou montrant la fausseté du discours officiel turc parlant de leurs « frères kurdes ».
« The little bird and the tyrant » (Le petit oiseau et le tyran) a écouter ici
Voici les paroles de la chanson dédiée à Nudem (traduction française ci-dessous):
The little bird and the tyrant
(Song for Nûdem Durak)
Once there was a bird, her name was Nudem,
And she sang a beautiful song.
She made the children happy,
As they sang along.
In her land there lived a tyrant, mean and evil,
He never liked the singing of the bird.
He told his men to find her,
He wanted her song never to be heard.
The soldiers went into the mountains,
They went looking, in the south and the north.
They found her singing in a schoolyard,
Clipped her wings, so she couldn’t fly no more.
They went back to the castle of the tyrant,
He said “I want her under lock and key.
In the deepest darkest dungeon,
This little bird never shall be free”.
The little bird sang a song of freedom,
Alone in darkness she can’t do but cry.
Let’s raise our voice to free her,
So she can sing her songs again and fly.
Tell the tyrant we won’t keep silent,
This story must be told all over the world.
There are many more like Nudem,
And all their songs must be heard once more.
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Le petit oiseau et le tyran
(Chanson pour Nûdem Durak)
Il était une fois un oiseau, qui s’appelait Nudem,
Et elle a chanté une belle chanson.
Elle a rendu les enfants heureux,
En chantant.
Sur sa terre vivait un tyran, méchant et malfaisant,
Il n’a jamais aimé le chant de l’oiseau.
Il a dit à ses hommes de la trouver,
Il voulait que sa chanson ne soit jamais entendue.
Les soldats sont allés dans les montagnes,
Ils sont allés chercher, au sud et au nord.
Ils l’ont trouvée en train de chanter dans une cour d’école,
Lui ont coupé les ailes, l’empêchant de voler.
Ils sont retournés au château du tyran,
Il a dit : « Je la veux sous le verrou.
Dans le donjon le plus sombre et le plus profond,
Ce petit oiseau ne sera jamais libre ».
Le petit oiseau a chanté un chant de liberté,
Seule dans l’obscurité, elle ne peut faire autrement que de pleurer.
Élevons la voix pour la libérer,
Pour qu’elle puisse à nouveau chanter ses chansons et s’envoler.
Dites au tyran que nous ne nous tairons pas,
Cette histoire doit être racontée partout dans le monde.
Il y en a beaucoup d’autres comme Nudem,
Et toutes leurs chansons doivent être entendues une fois de plus.
musique : Jean Ritchie (The L&N don’t stop here anymore)
Paroles : John Dierickx