TURQUIE / BAKUR – AMED – L’Association des journalistes Dicle-Fırat (DFGD) a été créée dans la ville kurde d’Amed lors d’une conférence de presse. Cette nouvelle association de journalistes voit le jour alors que la presse kurde est plus que jamais dans le viseur du pouvoir turc.
Dicle Müftüoğlu et Serdar Altan, coprésidents de l’association Dicle-Fırat [les noms des fleuves Tigre et Euphrate qui traversent le Kurdistan], ont déclaré avoir créé l’association pour défendre les valeurs professionnelles et les droits des journalistes. Le représentant de l’Union des journalistes de Turquie (TGS), Mahmut Oral, a rejoint les journalistes lors de la conférence tenue à Amed [Diyarbakir].
Müftüoğlu a attiré l’attention sur le fait que la répression et la pression sur les journalistes ont considérablement augmenté. « Le nombre de descentes a augmenté et le travail sur le terrain pour les journalistes est devenu presque impossible. Les journalistes qui prennent un microphone et une caméra et vont après les informations sont confrontés à de nombreux défis (…). Aucun journaliste qui a franchi la ligne tracée par le gouvernement n’a la possibilité de travailler confortablement. Les journalistes qui ne font pas partie des médias au pouvoir sont soit empêchés de suivre les informations, soit menacés de détention lorsqu’ils apparaissent sur le terrain, » a-t-elle déclaré.
Müftüoğlu a également évoqué le nombre de journalistes dans les prisons et a déclaré : « La Turquie est l’un des premiers pays en matière de journalistes en prison. Plus de 100 travailleurs de presse sont désormais privés de liberté. La raison de l’arrestation de journalistes est exclusivement leurs activités professionnelles. Nous avons des collègues envoyés en prison même pour avoir partagé leurs informations sur les réseaux sociaux. Comme on l’a vu dans le cas de notre collègue Aziz Oruç qui a été arrêté le mois dernier, les journalistes sont facilement qualifiés de « terroristes ». «
Müftüoğlu a réitéré son appel à libérer Aziz Oruç et tous les journalistes détenus. Elle a partagé les données suivantes du rapport de 2019 sur les violations des droits des journalistes :
– Journalistes mis en détention: 75
– Des journalistes ayant eu une perquisition chez eux : 17
– Journalistes incarcérés: 24
– Journalistes attaqués: 14
– Journalistes empêcher de couvrir l’actualité : 44
– Des journalistes ayant une enquête judiciaire contre eux: 33
– Journalistes actuellement en procès : 477
– Journalistes condamnés: 72
– Journalistes expulsés du pays: 2
– Nombre de journalistes emprisonnés: 130