Alors que le Moyen-Orient est secoué par de multiples conflits, l’assassinat d’un général iranien par les États-Unis à Bagdad remet le feu aux poudrières. En effet, l’interminable guerre syrienne où les forces turques et leurs alliés essayent de garder les régions du nord de la Syrie, dont le canton kurde d’Afrin, Azaz, al-Bab, Serekaniyê… sous leur occupation et de les annexer à la Turquie à terme, d’un côté, les manifestations en Irak et en Irak hostiles à leurs dirigeants et le régime autoritaire turc essayant de se maintenir au pouvoir par la peur et la répression de l’autre côté, le Moyen-Orient n’avait jamais été aussi explosif. Le meurtre de Suleimani ne fait qu’aggraver la situation.
Le général iranien Qassem Suleimani a été tué par les États-Unis à Bagdad. Cette attaque aura un effet de séisme au Moyen-Orient. Les États-Unis ont appelé les citoyens américains à quitter l’Irak. L’armée du Mahdi* a été réactivée, tout comme les milices pro-iraniennes.
Le général Qassem Suleimani, chef de la force Quds des Gardiens de la révolution, est mort lors d’une attaque lancée par les États-Unis contre l’aéroport de Bagdad.
Selon le Pentagone, le président américain Donald Trump a ordonné l’attaque du convoi de Suleimani le 2 janvier.
En plus de Suleimani, le commandant de Hashdi Shabi Abu Mahdi al Muhandis est décédé lors de cette attaque. Les deux hommes voyageaient dans le même véhicule. Un deuxième véhicule dans lequel voyageaient les gardes de Hashdi Shabi a été bombardé et au moins 8 personnes ont été tuées.
Le département américain de la Défense a déclaré que l’attaque était une mesure dissuasive pour protéger le personnel américain à l’étranger. « Cette frappe aérienne vise à dissuader l’Iran de tout projet d’attaque à l’avenir », a déclaré le ministère de la Défense.
Au cours de la longue carrière militaire d’Qassem Suleimani, le Moyen-Orient s’est vu jonché de cadavres.
L’attaque est survenue à un moment où l’Irak était déjà au bord d’une guerre par procuration totale et quelques heures après un siège de deux jours de l’ambassade américaine à Bagdad par une foule de militants pro-iraniens et de leurs partisans. Le Pentagone a accusé Suleimani d’avoir organisé l’attaque de la foule.
Réactions de l’Iran
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu’une vengeance sévère attendait les «criminels» qui ont tué Soleimani. « Sa mort, bien qu’amère, doublerait la motivation de la résistance contre les Etats-Unis et Israël », a-t-il dit.
Dans une déclaration diffusée par la télévision d’État, il a appelé à trois jours de deuil national.
Le président Hassan Rouhani a déclaré que l’assassinat rendrait l’Iran plus décisif dans sa résistance aux États-Unis, tandis que les gardiens de la révolution iraniens ont déclaré que les forces anti-américaines exigeraient une vengeance dans le monde musulman.
Le Premier ministre irakien, Adel Abdul Mahdi, a condamné ces meurtres comme une violation des conditions de la présence militaire américaine en Irak et un acte d’agression qui a violé la souveraineté de l’Irak et conduit à la guerre.
Réactions des sénateurs américains
Selon un représentant démocratique, le Congrès n’a pas été informé de cette attaque. «Le président Trump entraîne notre pays dans une guerre illégale avec l’Iran sans l’approbation du Congrès», a déclaré le sénateur démocrate Tom Udall.
*L’Armée du Mahdi, est une milice chiite créée en 2003 et dirigée par le leader chiite radical Moqtada Sadr.