PARIS – Le 11 janvier 2020, les Kurdes marcheront pour la huitième année consécutive afin que la justice française fasse la lumière sur l’assassinat de trois femmes kurdes à Paris le 9 janvier 2013. Selon les avocats des familles des victimes, les renseignements turcs (MIT) sont derrière ce triple assassinat politique.
Près de 7 années années se sont écoulées depuis les meurtres de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez dans le bureau du centre d’information kurde à Paris. Les trois militantes kurdes ont été exécutées de trois balles dans la tête chacune, le 9 janvier 2013. Le 23 janvier 2017 devait débuter le procès aux Assises d’Ömer Güney, le présumé coupable. Le suspect, qui était lié aux services de sécurité turcs à Ankara selon les informations obtenues par les avocats des familles des victimes, est décédé subitement en prison le 17 décembre, un mois avant le début du procès. (Une nouvelle enquête a été ouverte à la demande des familles des trois victimes.)
Sakine Cansiz avait obtenu l’asile politique en France à la suite de sa persécution par l’État turc. Elle méritait un refuge et la sécurité de ses opposants politiques en Turquie, mais sa vie et celle de ses collègues ont été tuées dans un crime brutal qui n’a toujours pas été résolu.
Les trois femmes ont été ciblées et assassinées pour leurs activités politiques au nom du peuple kurde. Sakine était une militante de longue date et membre fondatrice du PKK. Elle a passé de nombreuses années en prison dans des conditions terribles et a été torturée à la prison de Diyarbakir dans les années 1980 après le coup d’État militaire. Elle a dirigé le mouvement de protestation à l’intérieur de la prison et, après sa libération, s’est jointe à la lutte armée pour la libération du Kurdistan. Elle a été une puissante force d’inspiration pour le mouvement des femmes kurdes, qui demeure à ce jour un symbole d’espoir pour les femmes du Moyen-Orient. Fidan et Leyla étaient également des activistes dévouées à la cause kurde.
Une nouvelle enquête relancée autour du rôle des services secrets turcs
Un juge antiterroriste a été chargé en mai 2019 pour reprendre l’enquête sur l’assassinat en 2013 à Paris de trois militantes kurdes, à la demande des familles qui réclament d’approfondir la thèse de l’implication des services secrets turcs (MIT).
Le 23 janvier 2017 devait débuter le procès aux Assises d’Ömer Güney, le présumé coupable. Le suspect, qui était lié aux services de sécurité turcs à Ankara selon les informations obtenues par les avocats des familles des victimes, est décédé subitement en prison le 17 décembre, un mois avant le début du procès.
En mars 2018, les familles des trois femmes assassinées ont déposé une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la reprise des investigations sur le rôle des services secrets trucs dans ce triple meurtre.
Les familles des 3 révolutionnaires assassinés avaient fait appel en mars 2018 pour que l’enquête inclue les personnes qui avaient ordonné le massacre et leurs collaborateurs.
Un juge anti-terroriste a été nommé pour rouvrir l’enquête. L’avocat des familles, Jean-Louis Malterre a confirmé que l’enquête avait été ouverte et que le rôle des services de renseignements turcs aller être examiné.
En attendant que la justice française veuille enfin faire la lumière sur ce triple féminicide politique, les Kurdes et leurs amis marcheront de nouveau le samedi 11 janvier à Paris pour montrer qu’ils sont déterminé à obtenir justice dans le massacre des trois militantes kurdes il y a presque 7 ans maintenant.
La manifestation partira de la Gare du Nord à 10:30