CORSE – De nombreux activistes, associations et partis politiques corses ont créé un comité de soutien au Rojava en solidarité avec le peuple kurde de Syrie menacé d’extermination par la Turquie.
« Le mercredi 31 octobre à 10h s’est déroulée la conférence de presse destinée à rendre publique la création du comité Corsica-Rojava.
Ce comité réunit pour l’heure des partis, mouvements et associations ainsi que des personnes à titre individuel ( Per a Pace, Association des Travailleurs Tunisiens de Corse, Corsica-Palestina, L’Acellu di l’Isula, Utopia, PS, PCF, JC, Inseme/A Manca, Génération.S, Core in Fronte, ECO, A MANCA).
Le public présent, plus de quarante personnes, a pu ainsi entendre plusieurs interventions qui toutes convergeaient pour un appel à la solidarité internationale avec les combattants kurdes du Rojava et leurs alliés.
Des médias informés de cette conférence presse, seule une journaliste de Corse Net Infos était physiquement présente. La radio RCFM a réalisé une interview téléphonique d’un porte parole. Un texte commun a été lu à la tribune par Anna Laura Cristofari.
Cette déclaration clarifie les enjeux.
Victime des impérialismes français et britannique depuis 1916 par les accords Sykes-Picot, le peuple kurde n’a jamais cessé sa résistance, bien qu’arbitrairement éclaté entre quatre entités étatiques (Iran, Syrie, Turquie, Irak).
L’enclave du Rojava est un lieu qui s’inscrit dans cette lutte séculaire. Mais elle présente également un aspect révolutionnaire car, sont associés à un projet de contrat social (contrat social de la Fédération Démocratique de la Syrie du Nord) les peuples arabes, assyriens,chaldéens, turkmènes, arméniens, tchétchènes, tcherkesses, yézidis et les différentes doctrines confessionnelles de la région (musulmans et chrétiens).
C’est à ce projet fédératif et démocratique auquel s’attaque Erdogan car par son contenu et son expérimentation, il tranche radicalement avec les visions d’Etats-Nation qui ont fait du Kurdistan, de la Mésopotamie et de l’actuelle Syrie le cœur du chaos contemporain au Moyen Orient.
Le projet porté par les forces émancipatrices du Rojava est fondé dans son article 11 sur une vision politique qui détonne radicalement avec les systèmes autocratiques et capitalistes des divers Etats voisins. En effet, la Fédération Démocratique de la Syrie du Nord affirme fortement qu’elle est fondée sur le principe de l’appropriation collective, de la terre, de l’eau et de l’énergie. Elle adopte les principes de l’économie sociale et de l’industrie écologique. Elle interdit l’exploitation, le monopole ainsi que la transformation de la femme en objet. Elle apporte une couverture sociale et l’accès à la santé pour tous les individus.
Pour A MANCA ce projet a également une portée universelle car il dessine les contours d’une alternative à ce capitalisme qui ravage la planète. Fédératif, féministe, autogestionnaire, anti-capitaliste, il rompt radicalement avec cet étatisme qui a corseté la classe laborieuse et les peuples.
C’est sur cette base et en exigeant le droit à l’autodétermination du peuple kurde que nous sommes mobilisés et que nous intervenons au sein du Comité Corsica-Rojava.
Nos contacts kurdes nous ont informés que Corsica-Libera a officiellement porté son soutien au Rojava et que l’assemblée de Corse serait disposée à apporter un soutien financier.
Bien que regrettant l’absence des partis de l’actuelle majorité régionale au sein du collectif, nous ne pouvons que nous satisfaire de ces prises de position car les divergences entre les forces politiques de Corse ne peuvent en aucun cas être transposées sur le champ de la solidarité dont nos sœurs et frères kurdes ont le plus grand besoin. Nous les assurons que pour notre part, tout sera entrepris pour que le soutien à leurs luttes soit le plus large possible.
Très bientôt, une délégation kurde viendra en Corse pour y rencontrer tous les acteurs solidaires et animer un ou plusieurs meetings.
Nous appelons donc les révolutionnaires et les progressistes à poursuivre la mobilisation car il est impératif que l’opinion publique pèse de tout son poids afin d’exiger l’arrêt de l’agression et des crimes perpétrés par Erdogan et ses complices et pour que les gouvernements Nord Américain,français, britannique et russe cessent de soutenir de fait Erdogan et tous les Etats autocratiques de la région. »