AccueilKurdistanRojavaArîn Mîrkan, la héroïne kurde qui a terrorisé Daesh à Kobanê

Arîn Mîrkan, la héroïne kurde qui a terrorisé Daesh à Kobanê

La résistance du Rojava au nord et à l’est de la Syrie restera gravée dans l’esprit du peuple kurde, afin d’éclairer leur chemin de la liberté et de la coexistence, comme l’opération de sacrifice menée par Arîn Mîrkan lors de la résistance de Kobanê face à l’Etat islamique (EI ou DAECH) en 2014, alors que les armées syrienne et irakienne reculaient face à Daech.
(Quand les mercenaires de l’Armée syrienne libre (ASL), sous commandement de la Turquie ont envahi le canton kurde d’Afrin, une des premières choses qu’ils ont faites a été de détruire le village d’Arin Mirkan pour se venger de Kobanê.)
 
🔹Qui est Arîn Mîrkan ?
 
Arîn Mîrkan de son vrai nom Dilara Gênc est née en 1992 dans un village d’Afrin, à Mobata, village d’Husê, également connu sous le nom de « Mîrkan ». Elle a rejoint les rangs du Mouvement pour la libération du Kurdistan en 2007, elle a rejoint la révolution du Rojava et a pris sa place au sein des YPJ pour défendre la dignité de son peuple. Mais elle est rapidement devenue un modèle pour ses camarades grâce à son esprit plein d’humour, sa forte personnalité, sa pensée profonde et sa recherche constante de liberté et des droits des femmes.
 
🔹La résistance d’Arîn et Kobanê
 
En 2014, après que les mercenaires de Daesh eurent pris le contrôle de la ville irakienne de Mossoul et de Raqqa et l’eurent déclarée capitale de leur califat présumé, ils assiégèrent le canton de Kobanê de trois côtés et l’attaquèrent de façon sporadique, jusqu’au 15 septembre pour lancer la plus grande attaque depuis trois fronts sur des centaines de kilomètres. Au sud, à l’est et à l’ouest du Kobanê, et au sud de la Turquie (Kurdistan du nord sous l’occupation turque).
 
Avec plus de 400 000 civils, les YPG/YPJ et la salle d’opérations du volcan dEuphrate ont cherché à secourir les civils exterminés par Daesh, ce qui a permis à ce dernier d’atteindre rapidement les faubourgs de Kobanê. et demi. Daesh a utilisé des armes lourdes, des chars et de l’artillerie d’une portée allant jusqu’à 30 km, alors que les combattants des YPG/YPJ ne disposaient que de quelques armes légères.
 
Les YPG/YPJ et la salle d’opérations du « volcan d’Euphrate » ont cherché à secourir plus de 400 000 civils menacés d’être exterminés par Daesh, ce qui a permis à ce dernier d’atteindre rapidement la périphérie de Kobanê.
 
🔹Arîn mène une opération de sacrifice et la résistance entre dans une nouvelle phase
 
Avec l’arrivée des mercenaires de Daesh sur la colline de Mashta Noor surplombant la ville de Kobanê, de féroces combats ont éclaté entre les combattants des YPJ/YPG d’une part, et les mercenaires d’autre part. Les affrontements se sont intensifiés à une distance maximale de quelques mètres, le 5 octobre 2014, au sommet des combats, Daesh a estimé que c’était le dernier jour pour entrer dans la ville .Après la tentative de prise contrôle total de la colline de Mashta Noor par les mercenaires, Arîn Mîrkan, qui combattait dans l’un des petits groupes de la colline, se dirigea vers un groupe de mercenaires pour les disperser en se sacrifiant. Son sacrifice a entraîné la mort de dizaines de mercenaires de Daesh, et la panique a commencé à se répandre entre eux. A ce moment-là, ils ont réalisé que leur but de contrôler la ville serait difficile.
 
🔹Arîn Mîrkan est un tournant important dans l’histoire de la résistance
 
L’opération de sacrifice menée par Arîn Mîrkan a attiré les yeux de tous les mondes sur la région et sur le risque encouru le monde entier et en particulier pour le Moyen-Orient. Le 7 octobre 2014, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé les puissances mondiales susceptibles d’intervenir d’urgence d’agir rapidement pour Kobanê, dans une déclaration suivie de l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Stéphan Dee. Mistura a ensuite déclaré à la BBC que les Kurdes de Kobanê se défendaient courageusement et que la communauté internationale ne permettrait pas que la ville tombe entre les mains de mercenaires de Daesh.
 
Pour sa part, le président du Parlement européen, Martin Scholes, rencontrait des membres de la communauté kurde au Parlement européen, leur déclarant : « Il est urgent d’intervenir contre les attaques de mercenaires de Daesh à Kobanê. »
 
« Les habitants de la ville ont montré au monde entier combien ils sont déterminés à protéger leurs valeurs et leurs droits fondamentaux, ainsi que toutes les formes de résistance face à l’injustice », déclarait pour sa part le 11 Octobre, Catherine Ashton, Haute Représentante de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité.
 
Au Kurdistan, les villes du Bakur (Kurdistan du nord) ont été témoins, les 6 et 7 et 8 octobre, de manifestations de masse que le gouvernement turc d’’AKP n’a pu contrecarrer. Les villes du Rojhilatê et du Başûr ont également été témoins de manifestations, ainsi que dans de nombreuses villes du monde jusqu’en Afghanistan.
 
Après la résonance mondiale de la résistance de Kobanê dans le monde entier, des lauréats du prix Nobel de la paix, philosophes, historiens, journalistes, représentants d’organisations sociales civiques et des milliers de personnes ont déclaré le 1er novembre « Journée Mondiale pour Kobanê ».
 
🔹La résistance des femmes à Kobanê a fait voler en éclats l’obscurité de Daesh
 
Après l’opération de sacrifice menée par Arîn Mîrkan sur la colline de Mashta Noor, et la résistance héroïque des combattantes des YPJ comme Ozgur, Zehre Penaber, Hebûn Dêrik et Evîndar, les femmes ont mené les batailles de la victoire contre Daesh depuis Kobanê, point de départ de la fin de Daesh, suivies de combats jusqu’à la victoire qui ont conduit à la libération de Raqqa et de Bagouz dans la campagne de Deri-ez-Zor le 23 mars 2019, menées par des femmes syriennes du nord et de l’est du pays.
 
🔹L’esprit d’Arîn vit dans la résistance pour libérer Afrin, sa ville natale
 
Lors de la résistance contre l’occupation turque, la combattante Avista Khabur a mené une opération de sacrifice contre l’armée d’occupation le 28 janvier, terrorisant les forces d’occupation turques et ses mercenaires.