AccueilKurdistanBakurTURQUIE. Des municipalités kurdes décimées par le régime Erdogan

TURQUIE. Des municipalités kurdes décimées par le régime Erdogan

TURQUIE / BAKUR – Le 19 août dernier, les maires HDP de trois plus grandes villes kurdes de Turquie ont été destitués par le pouvoir turc. Élus le 31 mars dernier, les Co-maires de Diyarbakir, Selçuk Mizrakli, Mardin, Ahmet Türk, et Van, Bedia Özgökçe Ertan, ont été remplacés par des administrateurs (kayyums) désignés par le gouvernement turc.
 
Depuis cette date, trois autres Maires du Parti démocratique des Peuples (HDP) d’Amed / Kulp et d’Erzurum / Karayazı ont été arrêtés et remplacés par des kayyums.
 
Les co-maires de Kulp, Mehmet Fatih Tas et Fatma Ay ont été arrêtés et remplacés suite à un attentat à la bombe qui avait fait 7 morts et 10 blessés dans la campagne de Kulp le 12 septembre dernier. Ils sont accusés d’être responsables de cet étrange attentat, dont on ne sait pas qui sont les victimes réelles finalement !
 
La maire HDP de Karayazı, Melike Göksu, qui avait été condamnée à la prison ferme en 2017 pour « appartenance à une organisation terroriste » alors qu’elle était conseillère municipale, a été démise de ses fonctions et incarcérée hier suite à la confirmation de cette peine par la Cour de cassation turque la semaine dernière.
Trois Co-maires kurdes ont été destitués au cours des derniers jours, ce qui porte à six le nombre de Maires du HDP démis de leur mandat depuis le 19 août.

Mehmet Fatih Tas, Fatma Ay et Melike Göksu

Par ailleurs, la co-maire de Sur / Amed (Diyarbakir), Filiz Buluttekin vient d’être condamnée à 10 mois de prison pour avoir tenu un discours en kurde. Elle est accusée d' »avoir fait de la propagande terroriste ».

imgFiliz Buluttekin

Ces destituions et arrestations de maires et de centaines de responsables municipaux HDP dans les régions kurdes ne présagent rien de bon pour la « démocratie » en Turquie. En effet, rien ne semble pouvoir arrêter le rouleau compresseur du pouvoir turc qui écrase la volonté du peuple kurde de choisir ses propres élus en leur imposant ses kayyums à coup de violences étatiques sous le regard indifférant de la communauté internationale. Mais le peuple kurde semble déterminé à défendre ses municipalité en prenant la rue jusqu’à la restitution de ces municipalités volées.