Le Mouvement des Femmes Yézidies Libres d’Europe appelle à une journée d’actions contre lés féminicides le 3 août, jour anniversaire du génocide yézidi commis par DAECH à Shengal en 2014.
Voici l’appel :
« Faisons du 3 août la Journée internationale de lutte contre le féminicide par le biais de notre organisation conjointe !
Le 3 août 2019 marque le cinquième anniversaire de l’attaque génocidaire perpétrée par l’État islamique [DAESH ou ISIS] contre les Kurdes yézidis [Yazidis ou Yézidis] dans la ville de Sinjar, au nord de l’Irak. A partir du 3 août 2014, les attaques et les massacres ont provoqué une catastrophe humanitaire mais, surtout, ont eu pour objectif génocidaire d’éradiquer toute la communauté yézidie. Les femmes ont été systématiquement prises pour cible dans ce génocide et il s’agit donc aussi d’un féminicide.
Le 3 août 2014, le monde a été témoin d’une attaque génocidaire de la part de la Société de l’Information, dont le but ultime était d’éliminer une des plus anciennes communautés religieuses du monde, les Yézidis. Sans défense et sans défense lorsque les troupes peshmergas du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) se sont retirées de leurs positions à Sinjar sans avertissement préalable, la communauté yézidie a été systématiquement massacrée, violée, torturée, déplacée, réduite à l’esclavage des filles et des femmes et recrutée de force comme enfants soldats.
Selon des informations non officielles, plus de 5 000 femmes et enfants ont été enlevés et vendus sur les marchés aux esclaves au cours de l’agression. Les femmes et les filles ont été vendues non seulement dans le nord de l’Irak et en Syrie, mais aussi dans des pays comme l’Arabie saoudite, où elles continuent à être détenues et exploitées comme esclaves sexuelles.
Les Nations Unies ont qualifié officiellement de « génocide » l’attaque de DAESH contre les Yézidis. Pour la communauté religieuse yézidie, ce génocide n’est qu’un des 74 génocides qui ont marqué son histoire. Avec ce génocide du XXIe siècle, ils doivent faire face à l’amère réalité que leur existence, leur croyance et leur liberté ne peuvent être garanties que par l’autodétermination, l’auto-organisation et l’autoprotection. Les femmes, en particulier, jouent un rôle vital dans ce processus d’auto-organisation en réponse au génocide et au féminicide. Elles se sont débarrassées de leur victimisation et vont maintenant déterminer et prendre le contrôle de leur destin organisé au sein du Mouvement des Femmes Yézidies Libres à Sinjar et en Europe.
La communauté religieuse yézidie est confrontée à un défi de taille pour maintenir ce niveau d’organisation, car d’innombrables femmes, filles et garçons yézidis restent prisonniers de DAECH. Dans ce contexte, le féminicide contre les femmes yézidies se poursuit également.
Le féminicide nous affecte tous. L’assassinat systématique de femmes en raison de leur sexe constitue un phénomène mondial et inclut la violence physique, mentale, économique et structurelle contre les femmes. La violence sexo-spécifique menace la vie de milliards de femmes à travers le monde alors que les auteurs restent impunis et impunis, comme c’est le cas pour le féminicide commis par DAESH. La raison en est que, contrairement au génocide, le féminicide n’est pas traité comme une catégorie distincte en droit national et international. Pourtant, le génocide se produit souvent par le biais d’un féminicide, tout comme dans le cas de Sinjar.
C’est pourquoi nous appelons les femmes du monde entier à proclamer le 3 août Journée internationale d’action contre le féminicide et à sensibiliser l’opinion internationale aux femmes enlevées, réduites en esclavage et assassinées de Sinjar. Le Mouvement des Femmes Yézidies Libres lancera diverses manifestations ce jour-là et élèvera la voix pour la liberté des femmes yézidies. »
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