AccueilKurdistanRojavaVétérans étrangers des YPG seuls face aux traumatismes de la guerre

Vétérans étrangers des YPG seuls face aux traumatismes de la guerre

Le 30 avril dernier, Kevin Howard, un ancien combattant des YPG qui s’est battu contre l’État islamique en Syrie, s’est suicidé après une lutte infructueuse contre le stress post-traumatique.
 
Son suicide a réveillé les inquiétudes quant aux difficultés rencontrées par certains volontaires lors de leur réintégration dans la société après leur retour de zones de guerre.
 
 
Dimitri (un pseudo) est un ancien volontaire français des YPG qui a passé 3 ans au Rojava. Il a réagi au suicide de Kevin qui s’est donné la mort suite au stress post-traumatique (ESPT).
 
Dimitri déclare que la majorité des anciens volontaires se sentent seuls face à leurs souffrances générées par l’ESPT, une fois de retour dans leurs pays et qu’il y a déjà eu plusieurs suicides d’anciens volontaires.
 
D’après Dimitri, la plupart des ces volontaires qui souffrent de l’ESPT ne parlent pas de leurs difficultés dans la vie civile car ils n’ont personne vers qui se tourner et ont peur d’être rejetés par la société.
 
Dimitri a déclaré : « Nous n’avons pas de nouvelles de certains [des anciens volontaires] car on n’a pas leur vrais noms ni contact avec certains. Certains d’entre eux se sont très certainement suicidé eux aussi.
 
La moindre des choses seraient que la communauté kurde se mobilisent sur les réseaux en faisant un article sur les camarades qui ne supportent plu leur retour au point de se suicider.
 
(…) Si vous ne le faîtes pas, dîtes-vous bien que l’histoire le fera. Quelqu’un tôt où tard se demandera que sont devenus ces engagés volontaires étrangers. Et je peux vous assurer que d’ici 10 ans, il y aura d’autres camarades qui feront le même geste que Zagros [Kevin Howard], un américain, commandant d’une tabur [unité] médicale sur le front de Tabqa, qui s’est suicidé il y a 3 jours, 2 ans après son retour chez lui.
 
Les civils et leurs mépris, hypocrisie à notre égard, qui nous jugent, le fait de ne jamais pouvoir en parler sinon les gens deviennent super bizarre avec vous, les difficultés de trouver un job en disant la vérité que nous étions engagés volontaires, etc. Vous n’imaginez pas toutes les difficultés que certains de nos camarades éprouvent pour se réintégrer dans la société civile. Vous, vous êtes dans votre communauté donc c’est différent pour vous, pour nous, c’est notre communauté, et elle est méprisante envers le monde entier. »