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TURQUIE : Le HDP demande la tenue de nouvelles élections alors que ses maires élus sont interdits d’exercer

TURQUIE – Le Parti Démocratique des Peuples (HDP) a déclaré jeudi qu’il demanderait au Conseil électoral suprême (YSK) d’exiger la tenu des nouvelles élections municipales dans les localités kurdes où ses candidats ont été élus maires, mais ne pourraient pas prendre leurs fonctions car ils avaient été démis de ses fonctions par des décrets présidentiels entre 2016 et 2018.
 
L’YSK a décidé mercredi que les maires élus qui avaient été limogés de la fonction publique à la suite de la tentative de coup d’État en 2016 n’étaient pas éligibles à un poste de maire, bien qu’aucune condition de ce type n’ait été annoncée par ce même YSK avant les élections. L’YSK a déclaré que le candidat arrivé en deuxième position pouvait occuper ce poste.
 
Cette décision concerne quatre candidats au HDP, dont Zeyyat Ceylan, un ancien enseignant qui a remporté la course à la mairie du district de Bağlar de la province de Diyarbakır et obtenu 70% des suffrages. Dans les quatre districts, les candidats du parti Justice et Développement (AKP) au pouvoir sont arrivés en deuxième position dans la course à la mairie le 31 mars.
 
Mithat Sancar, un cadre du HDP, a déclaré que son parti contesterait la décision de l’YSK et demanderait de nouvelles élections dans tous ces districts.
 
Le porte-parole du parti, Saruhan Oluç, a également condamné l’YSK pour ce qu’il a appelé une conspiration délibérée de l’AKP au pouvoir et de son allié d’extrême droite, le Parti du mouvement nationaliste (MHP).
 
Le gouvernement a remplacé plus de 90 maires du HDP élus lors des scrutins locaux de 2014 par des administrateurs pour leurs soi-disant liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Avant les élections du 31 mars, le président Recep Tayyip Erdoğan et le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu ont répété à plusieurs reprises que le gouvernement ferait de même si les nouveaux maires étaient liés à des « organisations terroristes ».
 
Mercredi, 48 des 71 maires élus du HDP avaient reçu leur mandat d’élu leur permettant de prendre leurs fonctions.
 
« Ni la loi électorale ni la constitution ne donnent à l’YSK le pouvoir de changer le résultat des élections et de donner l’autorisation à un candidat non élu », a déclaré Oluç. « Respectez la volonté du peuple et le vote », a-t-il déclaré.
 
L’YSK a décidé mercredi que le mandat d’élu serait donnée au candidat HDP arrivé en deuxième position à la tête de la mairie du district de Rüstemgedik de la province de Muş, à la place du candidat du Parti républicain du peuple (CHP), qui a remporté les élections mais qui avait un casier judiciaire. Le HDP a déclaré qu’il n’accepterait pas la décision, critiquant l’YSK pour avoir oublié de tels enregistrements avant l’approbation des demandes de candidature.
 
À ce jour, l’YSK n’a approuvé la tenue de nouvelles élections dans le district de Yusufeli, dans la province d’Artvin, dans le nord-est de la Turquie. Le CHP a fait appel des résultats à Yusufeli, où le candidat de l’AKP a remporté la course à la mairie.