« La visite ponctuelle d’un membre de la famille à Öcalan ne signifie pas que l’isolement a été levé. L’isolement est imposé à la société en tant que système et est approfondi de jour en jour. Nous appelons une fois de plus à mettre fin à cet isolement absolu », a déclaré la députée du HDP, Başaran.
TURQUIE – ANKARA – Ayşe Acar Başaran, porte-parole du HDP pour les droits de l’Homme, a tenu une conférence de presse au Parlement sur la situation de la député kurde Leyla Güven.
La députée du HDP Hakkari est en grève de la faim depuis 71 jours pour demander la fin de l’isolement imposé au dirigeant kurde, Abdullah Ocalan. Serpil Kemalbay et Ebru Günay, deux autres députées du HDP, se sont jointes à Başaran.
« Leyla Güven est en grève de la faim depuis [71] jours depuis le 8 novembre. Elle est coprésidente de DTK et députée du HDP pour Hakkari. Elle est membre de ce Parlement. Elle est une de nos amis qui a été élue par des milliers de personnes qui ont voté pour elle. Depuis [71] jours, elle affame son corps pour faire entendre sa demande. Une demande très légitime. Leyla Güven et des centaines de prisonniers emprisonnés dans de nombreuses prisons réclament quelque chose d’important. Ils montrent la voie à la Turquie pour sortir de cette impasse où nous nous trouvons en ce moment. »
L’isolement affecte l’avenir de la Turquie
Başaran a ajouté : “Après sa remise à la Turquie, Öcalan est maintenu dans un isolement absolu depuis 20 ans. Mais cet isolement s’est approfondi après le concept de guerre développé par l’alliance AKP-MHP. M. Öcalan n’a pas pu rencontrer d’avocat depuis 2011 et depuis 2015, il n’a pas rencontré la délégation [de notre parti]. La visite qu’il a eue avec son frère samedi dernier peut difficilement être qualifiée de « visite ». Cet isolement n’est pas seulement imposé à Öcalan à Imrali, il est imposé à l’ensemble de la société, tous les jeunes sont placés en isolement en Turquie, de même que leur avenir.
Leyla Güven tente de faire entendre sa voix contre ce chaos entre les quatre murs de la prison de Diyarbakır, où elle est tenue en otage. Depuis [71] jours, Leyla Güven a bénéficié d’un soutien considérable de la part de nombreuses régions du monde, de la Palestine à d’autres régions du monde. Pourtant, il n’y a pas de réaction de ce Parlement. Pas une phrase n’a été dite dans cette assemblée. »
Situation critique
Başaran a déclaré que la situation de Leyla Güven était à un stade critique. « Leyla souffre de crampes d’estomac, d’hypotension, d’hypersensibilité à la lumière et aux odeurs, de nausées, de manque de sommeil. Chacun a l’obligation et la responsabilité d’intervenir et de faire ce qui est dans ses possibilités. Et cela s’applique aussi au Parlement. Nous vous invitons à répondre positivement à sa demande. Leyla Güven n’exige rien d’illégal. Leyla Güven réclame quelque chose qui contribuera à l’avenir de la société en Turquie. »
Haussons nos voix
La députée du HDP a conclu ses remarques en déclarant: « Si le gouvernement, le Parlement et nous tous ne répondons pas à sa demande, nous serons responsables de [ce qui arrivera à] Leyla Güven.
Leyla Güven n’a qu’une demande, comme elle l’a répété dans sa dernière déclaration.
La visite ponctuelle d’un membre de la famille à Öcalan ne signifie pas que l’isolement a été levé. L’isolement s’impose à la société en tant que système et s’approfondit de jour en jour. Nous appelons encore une fois pour supprimer cet isolement absolu.
La demande de Leyla est la demande de millions de personnes. Nous sommes le porte-parole de ces millions, le troisième parti en importance du pays. Telle est la demande du deuxième plus grand parti d’opposition de cette Assemblée. Leyla Güven est sur le point de mourir. Nous devons la protéger, ce qui signifie protéger l’ensemble de la société en Turquie. Nous invitons tout le monde à hausser la voix. »