TURQUIE – Une enquête a été ouverte contre l’Association des objecteurs de conscience (VR-DER) en raison des messages diffusés sur les réseaux sociaux et sur leur site vicdaniret.org. Furkan Çelik, propriétaire du domaine, et Gökhan Soysal, co-président de VR-DER, ont été entendus par le Parquet en fin de semaine.
Soysal a déclaré que l’enquête avait été ouverte à cause de huit articles de presse et qu’ils avaient été accusés de « postes provocateurs destinés à ne pas remplir leur devoir militaire ».
Soysal a déclaré :
« Ce n’est pas un crime mais un droit constitutionnel. Le Bureau de lutte contre le cyberterrorisme est tombé sur un reportage concernant un objecteur de conscience qui était jugé. Ils pensaient que nous partageons des postes provocateurs destinés à ne pas accomplir le service militaire.
Maintenant, le dossier a été transmis par la police au bureau du procureur. Le Bureau du Procureur, sans faire d’acte de procédure sur le procès, a convoqué Furkan Çelik pour qu’il soit entendu. Nous sommes allés faire une déposition au bureau du procureur hier. Une enquête a été ouverte sur huit articles d’actualité. Mais l’accusation n’est pas claire. La seule accusation que nous connaissons est celle de postes provocateurs destinés à ne pas accomplir le service militaire.
Furkan Çelik a déclaré qu’il avait acheté le domaine quand l’association a été fondée. La page web et le compte des réseaux sociaux ont été gérés par l’association et qu’il n’avait pas partagé de messages.
« J’ai déclaré que les postes mentionnés ne contiennent pas d’élément criminel. J’ai fait référence aux verdicts de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) sur l’objection de conscience contre la Turquie. J’ai dit que le partage de postes destinés à ne pas remplir le service militaire n’est pas un crime mais un droit constitutionnel. »
À propos de l’Association de l’objection de conscience
L’association a été fondée le 15 mai 2013, à l’occasion de la Journée mondiale des objecteurs de conscience. Sur sa page Facebook, le VR-DER définit son objectif fondateur comme étant « d’assurer la solidarité entre objecteurs de conscience et de généraliser l’objection de conscience ».
L’association qui a contribué à mieux faire connaître le droit à l’objection de conscience apporte également un soutien juridique aux objecteurs de conscience. La Journée mondiale des objecteurs de conscience du 15 mai a commencé à être célébrée le 10 mai 1995, jour où le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a reconnu le droit à l’objection de conscience.h