TURQUIE – AMED – L’association du Barreau de Diyarbakir (Amed), l’association des droits de l’Homme (IHD), l’Association des Avocats libertaires (OHD), la Chambre de médecine et le Bureau de la Fondation des Droits de l’Homme de Turquie (TIHV) ont formé une plate-forme de surveillance concernant les grèves de la faim lancée par les prisonniers politiques kurdes dont la députée HDP Leyla Guven.
« Toutes les prisons sont pleines à craquer »
Berdan Acun, membre du Comité exécutif de l’OHD, a déclaré que les violations des droits de l’homme qui se poursuivent depuis des années dans les prisons turques ont tendance à augmenter fortement pendant les périodes de crise. Il a mentionné les prisons construites ces dernières années soulignant que toutes les prisons sont pleines à craquer ou surpeuplées en raison de la dégénérescence du système judiciaire. Il a ajouté que le manque de fonctionnement efficace des mécanismes juridiques et leur incapacité à produire des résultats conduisent les détenus à adopter d’autres méthodes d’action et que la plus grave d’entre elles est la grève de la faim.
« Leyla Güven en grève de la faim depuis 61 jours »
M. Acun a déclaré que Leyla Güven était au 61ème jour de sa grève de la faim pour protester contre l’isolement imposé au leader kurde Abdullah Ocalan : « Et avec les 3èmes groupes commençant les grèves de la faim illimitées et non alternatives à partir du 5 janvier 2019, le nombre de grévistes de la faim a atteint 130 pour autant que nous puissions en juger ».
« Nous devons surveiller les prisons »
M. Acun a souligné que la vie humaine est au-delà de tout concept et de toute préoccupation et que, selon les lois nationales et internationales, la dignité des personnes arrêtées et condamnées en prison doit être respectée, aucun prisonnier ne doit être détenu dans des conditions d’isolement, les prisons doivent être ouvertes à la surveillance civile.
Acun a appelé le gouvernement, les ministères concernés et le grand public à prendre conscience de la nécessité d’éviter d’autres décès dans les prisons qui se seraient produits lors d’actions précédentes : « Nous avons décidé de former une plateforme pour surveiller les pratiques dans les prisons. Cette plate-forme suivra les grèves de la faim qui se sont répandues dans les prisons et rédigera des rapports qui seront rendus publics régulièrement. Elle s’occupera également des recours auprès des autorités compétentes. Avant que les grèves de la faim n’entraînent des résultats irréparables, nous appelons le Ministère de la Justice et toutes les institutions concernées, ainsi que le grand public, à la sensibilisation et à œuvrer pour une solution ».
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