Le journaliste Jérémy André est horrifié du manque d’objectivité de l’AFP concernant les attaques turques visant les Kurdes syriens à la veille d’une invasion prévue du Rojava par la Turquie et ses mercenaires alliés.
Voici le cri de colère du journaliste Jérémy André publié sur son compte Twitter :
« Le scandale médiatique d’Afrin recommence. Aucune gêne à AFP France (ici repris par FRANCE24) de couvrir la guerre contre les Kurdes syriens du côté des djihadistes et des Turcs. La moindre des choses serait de rappeler le nettoyage ethnique massif à Afrin !
Une explication sur ce choix éditorial, @mleridon [Michèle Léridon, directrice de l’Information de l’AFP] ? Si vous voulez, je peux vous expliquer plus en détail le manque de neutralité des informations produites à Azaz et ce qu’il se passe exactement à Afrin et dans les zones sous occupations turques.
Je pèse mes mots quand je parle de scandale médiatique d’Afrin : j’y étais. Face à la pluie de dépêches AFP, Reuters World et de reportages télés produits côté Turcs, seule une poignée de journalistes internationaux à Afrin rééquilibrait l’information.
On se souvient des images du saccage d’Afrin le 18 mars, prises par le photographe de l’AFP Bulent KILIC, « embedded » avec les pillards. Pas de remords ? Ne me dites pas qu’ainsi ces faits ont été connus du public : les cameramans de Daesh aussi font connaître ses exactions !
Quand les Turcs attaquent, l’information qui vient de leur côté doit être très sévèrement critiquée, nuancée, balancée. L’AFP et les autres grands médias ont des ressources côté syrien, tant dans les territoires du régime que chez les Kurdes. Plus jamais de dépêches comme ça !
Qui plus est, « l’objectivité, ce n’est pas cinq minutes à Erdogan, cinq minutes pour les Kurdes ». Les journalistes sont capables de faire des choix éthiques et déontologiques. Sans parler tout simplement de déconstruire l’information qui vient des deux côtés.
Dernier point @mleridon et @AFP : la Turquie a @aa_french, pour le sale boulot. Vos dépêches n’apportent rien. Enfin, il y a des soldats français à Manbij. Alors si j’étais vous, je ferais très attention. Être indépendant, ça ne veut pas dire faire la propagande de l’ennemi. »