AccueilNon classéTurquie : Les élections locales passent par la Syrie et le Rojava

Turquie : Les élections locales passent par la Syrie et le Rojava

Les Turcs vont se rendre aux urnes en mars 2019 pour les élections locale. Le pouvoir du parti AKP en place fait face à de sérieux problèmes internes, comme le chômage, la pauvreté, l’insécurité, la violence… qui se sont accumulés sous le règne de ce même AKP.
 
Plutôt que de s’attaquer à ces problèmes, l’AKP décide, une fois de plus, d’attaquer les Kurdes en Syrie. Les déclarations d’hier de son patron Erdogan, également Président de la Turquie, vont dans ce sens. En effet, Erdogan a annoncé qu’ils allaient attaquer l’Est de l’Euphrate, les zones protégées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo – kurde alliée à la coalition internationale anti-EI.
 
Pour le moment, comme on l’a vu lors de l’invasion d’Afrin, il n’y a pas eu de réactions particulières venant de la coalition internationale, ni de l’OTAN, dont fait partie la Turquie.
 
Pour le pouvoir turc, il est plus facile d’attaquer les Kurdes et de galvaniser les masses déjà exacerbées par le fascisme ambiant que de régler les problèmes de sa population.
 
Devant ces manœuvres guerrières, les partis de l’opposition turcs ne sont pas restés sans rien faire. Hier, le parti nationaliste turc CHP et le parti fasciste d’extrême-droite IYI ont annoncé qu’ils s’alliaient dans plusieurs villes pour les élections municipales de mars 2019.
 
Le seul parti pro-paix et qui propose un avenir vivable en Turquie reste le HDP. C’est pourquoi, il est visé par le pouvoir qui a intensifié la répression en gardant en prison plus de 10 000 membres du HDP [et du parti kurde DBP qui avait gagné près d’une centaines de mairies dans les régions kurdes], en violation du droit turc et international.
 
Ces derniers jours, des députés HDP se sont vus infliger des peines de prison pour leurs discours ou activités politiques.
 
Il y a quelques semaines, Erdogan a même déclaré que les localités qui voteront pour le HDP en mars prochain seront dirigés par des administrateurs choisis par le pouvoir turc. Ces menaces ne sont pas nouvelles pour plus de 100 localités kurdes de Turquie qui ont étaient privées de leurs élus et qui sont dirigées par des administrateurs d’AKP.
 

Pour le moment, on ne sait pas qui gagnera les élections locales en Turquie. Mais on sait déjà que ce ne seront pas ceux qui défendent la paix et une vie digne de l’humain et que les Kurdes – où qu’ils soient – seront encore et toujours les bouc émissaires de l’Etat turc.

Image via Nareen Azad