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La révolution féminine en marche : La résolution finale

ALLEMAGNE – FRANCFORT – La conférence intitulée « La Révolution en marche », qui s’est tenue à Francfort le week-end dernier, a en effet marqué un nouveau pas en avant dans la construction d’un réseau international de femmes.
 
La Conférence internationale des femmes a déclaré dans sa résolution finale : Nous allons prendre ce qui nous appartient : notre pouvoir et notre liberté.
 
Voir plus de 500 femmes de tous les âges, venant de quatre coins du monde, n’est pas chose courante et la conférence a montré que si l’idée était forte, la participation était garantie.
 
Le mouvement des femmes kurdes doit être salué et félicité non seulement pour l’énorme effort organisationnel qu’il a déployé pour assurer le succès de la conférence, mais aussi et surtout pour avoir fourni les outils (offerts par la jinéologie) et le matériel de travail qui ont réuni des centaines de femmes en leur donnant espoir et motivation.
 
La résolution finale de la Conférence reflétait cela et englobait en fait la vision pluraliste qui avait émergée au cours des deux jours de sessions et de discussions.
 
Le message est clair : nous allons prendre ce qui nous appartient: notre pouvoir et notre liberté. Et nous le ferons malgré l’extrême brutalité à laquelle le patriarcat nous oblige à faire face.
 
Cet engagement ne laisse aucun doute sur ce à quoi nous pouvons nous attendre dans les mois à venir : À la fin de cette conférence, nous déclarons que nous poursuivrons notre combat ensemble pour la liberté de chacune et de toutes. Nous ne permettrons à aucune femme d’être blessée. Nous allons gagner notre combat contre le patriarcat. Nous allons créer les nouvelles institutions d’une société nouvelle et libre. Nous déclarons qu’une révolution est en train de se produire, que la récente crise du capitalisme est le résultat de nos luttes et que le présent – le présent – nous offre l’occasion historique de transformer ce siècle, le XXIe siècle, en un siècle de femmes et de peuples.
 
Voici le texte intégral :
 
La résolution finale de la première Conférence internationale des femmes «Une révolution en devenir»
 
Nous sommes bien conscientes du fait que le patriarcat mène une guerre mondiale contre les femmes. Nous luttons contre le patriarcat depuis des milliers d’années sous différentes formes. Cette nouvelle vague de guerre mondiale contre les femmes est dirigée contre nous à cause de ce que nous avons accompli et du fait que nous développons de plus en plus les moyens d’imaginer et de réaliser une vie égale et libre ; dans toutes les parties du monde.
 
Sachez cela ! Nous allons prendre ce qui nous appartient: notre pouvoir et notre liberté. Nous le ferons malgré l’extrême brutalité à laquelle le patriarcat nous oblige à faire face. La guerre mondiale contre les femmes revêt de nombreuses facettes différentes. Le racisme, la colonisation, le capitalisme et le patriarcat s’allient de différentes manières; ils se cristallisent parfois en figures comme Erdoğan, Duterte, Mondi, Poutine et Trump, ouvertement misogynes et racistes, mobilisant le patriarcat pour s’emparer du pouvoir et détruisant l’environnement pour en enrichir quelques-uns.
 
Il y a aussi les cartels au Salvador, au Guatemala, au Honduras et les chefs de guerre en Afghanistan. Il y a les tribunaux des États iraniens qui appliquent la peine capitale aux femmes et il y a aussi des patrouilles frontalières en Europe et aux États-Unis. Il existe un trafic sexuel en Europe et en Afrique. Il y a Daesh et d’autres organisations djihadistes patriarcales au Moyen-Orient. Il y a également des capitalistes qui exploitent le travail des femmes et des mercenaires qui les kidnappent et les violent partout dans le monde. Il y a les crimes dits d’honneur et des crimes « passionnels », les mutilations génitales et le viol par une connaissance ; tous les moyens par lesquels les femmes sont blessées, violées et tuées par leurs relations intimes. Ensuite, il y a les États et les tribunaux, qui protègent les auteurs et punissent les femmes. Mais ce qui est plus important, c’est qu’il y a les femmes. Il y a des femmes qui, malgré tout, tentent de maintenir leurs enfants en vie au Yémen, qui résistent et luttent contre l’extrémisme et la dictature en Égypte, qui survivent et aident les autres à survivre contre le viol et les enlèvements dans la communauté yézidie, qui tentent d’apporter la paix à leur société et au monde dans les Balkans et qui s’organisent et se syndicalisent en Argentine. Il y a les femmes réfugiées de Syrie, de Libye, d’Amérique centrale et d’Afrique de l’Ouest, qui essaient de se mettre en sécurité, elles et leur famille. Il y a aussi les femmes zapatistes qui luttent et construisent à tout prix, et puis il y a les femmes qui font une révolution au Rojava et imaginent un monde différent. De toutes ces manières différentes, nous tissons ensemble notre avenir.
 
Il y a celles qui disent que les vies noires comptent et moi aussi, celles qui disent que nous ne serons pas une de moins, non à l’interdiction de l’avortement et que vous ne serez pas seules. Il y a celles qui disent que ça aurait pu être vous.
Le moment est venu de comprendre, d’apprécier, de ressentir et de soutenir toutes les différentes luttes. Et surtout, il est important de faire partie de ces luttes !
 
Au cours des deux derniers jours, nous, plus de 500 femmes du monde entier, nous nous sommes réunies à Francfort et avons discuté de la manière dont nous tisserons l’avenir et contribuerons à la révolution des femmes en devenir, et, comme proposé dans ce document, nous devons organiser, relier et mettre en réseau nos organisations et comme une autre proposition, nous devons commencer à construire le confédéralisme démocratique mondial des femmes. Que cette conférence et ce réseau deviennent un premier pas dans cette direction.
 
A la fin de cette conférence, nous déclarons que nous continuerons notre lutte ensemble pour la liberté de chacun d’entre nous. Nous ne permettrons à aucune femme d’être blessée. Nous gagnerons notre combat contre le patriarcat. Nous créerons les nouvelles institutions d’une société nouvelle et libre. Nous déclarons qu’une révolution est en gestation, que la récente crise du capitalisme est le résultat de nos luttes et que le présent -le présent – nous donne l’occasion historique de transformer ce siècle, le XXIe siècle, en le siècle des femmes et des peuples.
 
Comme l’une des oratrices l’a dit, en tant que Jin [femmes], nous voulons que notre Jiyan [vie] soit basé sur Azadi [liberté].
 
Alors maintenant, levons ensemble la voix et les poings et disons « NI UNA MENOS, ELE NAO, BLACK LIVES MATTER et JIN JIYAN AZADI ! »
 
Le réseau de femmes tissant l’avenir
 
Via ANF