Alors qu’elle avait douze ans, elle a refusé d’être donnée en mariage. Trente ans plus tard, Nuriye Kesbir est toujours en combat, maintenant en tant que leader recherchée d’un mouvement de guérilla. Pourquoi une femme tourne-t-elle le dos au mariage et à la maternité pour choisir une voie qui mène plutôt à une bataille de vie et de mort ?
Un film documentaire sur une femme kurde têtue qui s’est retrouvée sur une route sans retour à cause de ses choix personnels. Sozdar, « celle qui vit sa promesse » est un portrait franc des origines et des motivations de Nuriye Kesbir, l’une des dirigeants du mouvement de résistance kurde PKK.
La cinéaste Annegriet Wietsma a suivi Kesbir dans son remarquable voyage, commençant dans une prison néerlandaise et se terminant dans les montagnes accidentées du nord de l’Irak.
La réalisatrice du film, Annegriet Wietsma, a été attirée par l’idée d’une combattante. « Je voulais déjà faire un film sur le problème kurde depuis des décennies mais j’ai toujours hésité car le niveau de testostérone était un peu trop élevé pour moi. Mais j’ai entendu parler de cette femme qui était en grève de la faim dans une prison aux Pays-Bas, et je me suis dit : « C’est ma chance ».
Nuriye Kesbir, une présumée «terroriste»
Lors d’un voyage en Europe en 2001, Kesbir a été arrêtée à l’aéroport des Pays-Bas. Elle a passé plusieurs années à lutter contre son extradition vers la Turquie. Wietsma a déclaré :
«Pour les Turques, elle est une terroriste. Par conséquent, ils demandent son extradition. Le juge ne voulait pas l’extrader parce que le gouvernement turc ne voulait pas garantir qu’elle suivrait un procès équitable et ne pas être torturée, violée (…). Et le juge hollandais a déclaré : «Eh bien, nous la gardons ici jusqu’à ce que nous ayons ces garanties.»
Le film donne également un aperçu de la communauté kurde vivant en Europe.
« Tout le monde est en mouvement. Personne ne sait exactement : « Suis-je kurde, suis-je occidental, …, qu’est-ce que je suis ? » Donc, c’est ce que vous voyez aussi avec la façon dont les gens s’habillent et se comportent. »
Bombardement
En fin de compte, Kesbir s’est enfuie au Kurdistan sans le dire à personne. Wietsma a pu la suivre plus tard à cause des contacts qu’elle avait noués dans le mouvement kurde. Elle parle du danger qu’elle a rencontré là-bas :
« J’ai attendu la période la moins dangereuse. Bien sûr, c’est toujours dangereux parce que la semaine précédente, deux hommes ont été tués par une grenade. Bien sûr, c’est une partie du monde dangereuse. (…) »
Apparemment, Kesbir est toujours en sécurité. En ce qui concerne ce qui va se passer ensuite, Wietsma donne son avis :
« Personne ne saura ce qui va arriver dans les prochains mois. Ma conviction personnelle est que vous pouvez bombarder ces 10 000 filles et garçons et hommes et femmes dans cette région montagneuse. Mais vous ne pouvez jamais bombarder et effacer le problème des 40 millions de Kurdes qui sont des personnes indésirables. Vous ne pouvez pas bombarder ce problème. »
Vous pouvez voir le documentaire ici : https://www.youtube.com/watch?v=T7JX7zE2w94&feature=youtu.be