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« La Turquie ne peut occuper le Kurdistan Sud sans le soutien du PDK »

KURDISTAN SUD – Dans un entretien, l’écrivain et politicien kurde, Ali Karimi, déclare que la Turquie ne peut occuper le territoire du Bashur (Kurdistan Sud) sans le soutien du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Il a également noté que le gouvernement irakien cherche à contrôler le Kurdistan : «partout, le peuple kurde doit faire face à cette occupation».

L’Etat d’occupation turc a intensifié ses attaques contre les territoires de Bashur ces derniers mois. A votre avis, quels sont les objectifs de l’Etat turc de ces attaques ?

Il ne fait aucun doute que l’Etat turc a de nombreuses ambitions depuis la fondation de la République. Ces ambitions ont été particulièrement ravivées ces dernières années sous le dictateur Erdogan et l’AKP. Surtout après que l’Etat turc ait pu trouver ses partisans au Kurdistan. En conséquence, il s’efforce d’étendre son contrôle dans la zone dans la mesure du possible. L’une des zones est celle du Bashûr.

Comme nous le savons, les zones envahies par l’armée d’occupation turque sont sous le contrôle du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Existe-t-il un accord spécifique entre le PDK et l’Etat turc, qui mène ces attaques avec le soutien du PDK ?

Certes, il y a une coopération étroite entre le PDK et l’État turc, et ce n’est pas nouveau. Cette coopération et des accords existent depuis des années. La coopération a commencé en 1992-1993 pendant l’accord sur le passage d’Ibrahim al-Khalil. Même pendant le règne de Saddam Hussein, il y avait un accord pour vendre du pétrole par camion-citerne entre la Turquie et Barzani. Cependant, ces accords ont été renforcés à l’époque d’Erdogan et d’AKP. Ce qui se passe actuellement au Bashur est en accord et en coopération avec le PDK. La Turquie ne peut pas entrer directement sur le territoire du Kurdistan Sud. Il est très clair qu’il existe des accords entre le PDK et l’Etat turc.

Le gouvernement régional du Kurdistan est silencieux au sujet de l’occupation turque, quelle est selon vous la raison de cette situation ?

Actuellement, il n’y a pas de gouvernement au Bashur, en bref, Bashur est composé du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), vient ensuite l’Union patriotique du Kurdistan (PUK), et le PUK opère dans une certaine mesure avec Barzani. Au Bashur, il n’y a pas de gouvernement sur la base du multipartisme.  

Le chef du parlement s’est retiré, d’autres parlementaires se sont également retiré, et d’autres sont restés au pouvoir. Dans une certaine mesure, le PUK les soutient. Le gouvernement du Kurdistan n’est qu’une simple rhétorique. Le fait est que le gouvernement de Bashur n’est d’autre que le PDK.

Il est connu que les partis du Bashur n’ont pas pris une position ferme sur l’occupation turque. Que vont-ils faire les partis du Bashur face à l’invasion turque ?

Le peuple kurde est partout opposé à l’occupation turque, mais le peuple du Kurdistan Sud est sans pouvoir. Le peuple est sous l’autorité de la dictature et la domination du PDK. Le peuple ne peut pas respirer sous cette autorité et ne peut pas parler librement, et il y a autre chose dans Bashur. Ces politiques ont conduit à un attrait plus fort pour des partis, que l’amour de la patrie et de la terre. Ce ne sont que des adeptes des partis, exécutant les ordres de leurs supérieurs et de leurs partis comme des aveugles et sans questionnement. Ils restent derrière leurs partis même si ces partis trahissent la patrie. Ces partis peuvent même aller à Qandil et se battre contre leurs frères. Nous ne sommes donc pas surpris par ce silence, parce que notre affiliation politique est plus forte que l’affiliation nationale.

Pour parler de la situation du gouvernement irakien, Bashur fait partie de l’Irak, et Abbadi a exprimé sa position : au lieu de demander à la Turquie de quitter son pays, il a demandé au PKK de déposer ses armes. Comment voyez-vous la situation du gouvernement irakien ?

L’Irak ne s’est pas considéré comme un Etat indépendant depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003 et Bagdad est sous le contrôle de l’Etat irakien. Le gouvernement irakien se considère toujours comme un ennemi du peuple kurde. Ainsi, l’occupation turque du Bashur n’a pas gêné Bagdad car l’Etat irakien considère les Kurdes comme son principal ennemi.

L’Irak est satisfait quand les Kurdes sont frappés au Basur. Il faut bien savoir que l’Irak n’oubliera pas la question du référendum et n’oubliera pas ce que Barzani a dit contre Abadi. Par conséquent, ils ne seront pas amicaux avec le peuple kurde et en particulier avec Barzani. Le gouvernement irakien est satisfait que la région du Kurdistan soit sous le contrôle de la Turquie, et que les Kurdes soient sous le contrôle d’une autre force, et que les Kurdes soient vaincus au Kurdistan.

http://www.hawarnews.com/en/haber/turkey-cannot-occupy-basrkurdistan-without-democratic-partys-support-h2317.html