IRAN / ROJHELAT – Le régime iranien exécutera le prisonnier politique kurde Ramin Hossein Panahi après le Ramadan sans même en informer sa famille et son avocat.
La campagne de défense des droits des prisonniers a publié un communiqué attirant l’attention sur le risque d’exécution imminente du prisonnier politique kurde Ramin Hossein Panahi.
Le communiqué déclare : « Les autorités iraniennes responsables du cas de Ramin Hossein Panahi sont pressées d’exécuter la peine de mort prononcée à son encontre ».
Selon le communiqué, le dossier de Panahi a été envoyé au Tribunal Révolutionnaire du Sinê (Sanandaj) qui a approuvé l’ordre d’exécution.
Le communiqué indique que les services de renseignement iraniens au Kurdistan Est (Rojhelat) ont demandé aux responsables de la prison de Sinê d’exécuter la peine de mort après le Ramadan sans en informer sa famille et son avocat.
« En outre, il a été demandé de transférer Panahi à une autre prison une heure avant l’exécution. De cette façon, les nouvelles de sa mort seront diffusées après l’exécution », a déclaré le communiqué.
Selon la campagne de défense des droits des prisonniers, avec cette pratique, le régime iranien veut faire obstruction aux protestations du peuple kurde et iranien contre l’exécution de Panahi.
Les autorités de la prison de Sinê avaient informé la famille de Panahi le 19 mai que l’exécution aurait lieu après la fête du Ramadan.
Ramin Hossein Panahi, un homme de 22 ans appartenant à la minorité kurde iranienne, a été reconnu coupable et condamné à mort à l’issue d’un procès manifestement inique le 16 janvier, qui a duré moins d’une heure. Sa famille a déclaré à Amnesty International qu’il avait comparu devant le tribunal révolutionnaire de Sanandaj avec des marques de torture sur son corps, mais que le tribunal n’avait pas ordonné d’enquête sur ses allégations selon lesquelles il avait été forcé à «avouer» le crime. Selon son avocat, le tribunal l’a reconnu coupable et l’a condamné à mort pour « avoir pris les armes contre l’Etat » (baqi) simplement sur la base de son appartenance au groupe d’opposition kurde interdit Komala. Aucune preuve n’a été fournie le liant à des activités impliquant la mort intentionnelle, qui est le seuil requis définissant les « crimes les plus graves » pour lesquels le recours à la peine de mort doit être restreint en vertu du droit international. Entre son arrestation et son procès, il a eu droit à une brève rencontre avec son avocat, qui a eu lieu en présence des représentants du renseignement. La Cour suprême a confirmé la condamnation et la peine de mort en mars 2018.
Ramin Hossein Panahi a été arrêté pour la première fois le 23 juin 2017. Selon lui, pendant quatre mois d’incarcération et deux mois d’isolement, les fonctionnaires du ministère du Renseignement et de la Garde révolutionnaire l’ont torturé à plusieurs reprises, notamment en le frappant avec des câbles, en le frappant au ventre et en lui cognant la tête contre le mur. Ils lui ont également refusé délibérément des soins médicaux adéquats pour les blessures qu’il avait subies après avoir été blessé par balles au moment de son arrestation.
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