ROJAVA – KOBANÊ – L’université de Kobanê, la première université au monde à être dirigée par une codirection, se prépare à ouvrir de nouvelles facultés – à savoir : des facultés d’agriculture, biologie, histoire, philosophie et géographie.
Nazım Daştan a expliqué que les travaux de construction se poursuivent à Kobanê, la ville qui s’est libérée de DAESH en janvier 2015, après une résistance héroïque menée par les unités de Défense des Peuples et des Femmes (YPG / YPJ ). La ville avait été attaquée par DAESH en septembre 2014 mais ses habitants ont montré au monde que le pouvoir et la volonté du peuple peuvent faire plus que des armes lourdes.
Reconstruire la vie
Les traces de guerre, du moins physiques, et les destructions laissées par DAESH sont progressivement effacées : la vie s’organise à nouveau dans les domaines culturel, artistique, scientifique et éducatif.
Le domaine de l’éducation est l’un des plus importants dans la reconstruction de la ville : aujourd’hui des centaines d’écoles sont ouvertes aux niveaux primaire et secondaire. Une université a également été ouverte.
L’université ouverte en 2017
L’Université Kobanê, première université de la région de l’Euphrate au nord de la Syrie, a été inaugurée le 10 décembre 2017.
L’université abrite des facultés d’éducation et de langue, de mathématiques, de physique, de chimie et de langue kurde.
L’université se prépare maintenant à ouvrir d’autres facultés, à savoir des facultés d’agriculture, biologie, histoire, philosophie et géographie. Les nouveaux départements ouvriront dans les prochains jours.
L’université compte 45 étudiants et 16 cadres. Elle est la première université au monde à être dirigée par un système de co-administration.
Après la guerre
Le co-recteur de l’Université de Kobanê, Mehmud Kemal Bersavi, a déclaré que c’est un grand rêve d’ouvrir un centre d’éducation à Kobanê. Il a ajouté que les gens qui ont vécu une guerre aussi lourde avaient attendu pendant des années l’ouverture d’une telle institution.
Bersavi a rappelé que l’éducation avait été arrêtée à cause des attaques de DAESH, mais après la guerre, les gens ont commencé à revenir à leurs vies.
Bersavi a déclaré qu’ils ont finalement été en mesure de donner aux étudiants la possibilité d’aller à l’université. Une opportunité qui leur était refusée par la guerre et d’autres problèmes.
Bersavi, qui avait déjà enseigné à universités d’Alep, Tishrin et Damas, a déclaré que depuis l’ouverture, de nombreuses universités et institutions éducatives avaient été en contact avec eux.
« Nous avons un contact direct avec l’Université Sulaymaniyah et d’autres universités internationales. Ils veulent tous créer les relations pour nous aider à développer notre université et nous sommes confiants qu’ils nous rendront bientôt visite ».
Éducation démocratique et scientifique
Bersavi a déclaré : « Les jeunes n’obtiendront pas seulement un diplôme. Ils apprendront en fait sur leur société. Ils acquerront une conscience sociale, ce qui déclenchera un changement social. Nous voulons fournir une éducation démocratique et scientifique. Nous n’oublierons pas la lutte légendaire de notre ville. Avec la connaissance et l’éducation, nous continuerons ces valeurs. Nous ne gaspillerons pas l’espoir et le travail de ces gens ».
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