Treize partis, organisations, centres humanitaires, politiques et culturels kurdes ont envoyé un message à António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies (ONU) et à au Prince Zeid Bin Ra’ad al-Hussain, Haut Commissaire aux droits de l’homme, pour clarifier la situation à Afrin en raison de l’occupation et des violations turques.
Voici la lettre envoyée au secrétaire de l’ONU et au haut commissaire aux droits de l’Homme :
M. António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, New York
– Son Altesse le Prince Zeid Bin Ra’ad Al Hussain, Haut Commissaire aux droits de l’homme, Genève
Nous vous exprimons notre profonde inquiétude à travers ce mémorandum en raison de la détérioration de la situation dans laquelle se trouve le territoire syrien d’Afrin où vit une majorité kurde, depuis le début de l’agression turque en 20-1-2018. Par un processus, le soi-disant » rameau d’olivier » qui s’est terminé par l’invasion et l’occupation d’Afrin par l’État turc, accompagné de factions syriennes armées qui lui sont affiliées.
La région d’Afrin avec ses villes et villages connaît une véritable catastrophe humanitaire en raison de l’absence totale de l’autorité de la loi et des violations et des crimes horribles qui sont commis contre ses civils.
Ce que les factions armées syriennes commettent à Afrin sous la supervision de l’occupation turque est largement dirigé et soutenu par le gouvernement turc, comme le meurtre, le pillage, le vol, les enlèvements, les agressions physiques, la torture et le déplacement forcé de civils ainsi que l’expropriation de leurs maisons et de leurs biens et l’installation d’autres personnes [dans leurs foyers] (…) Beaucoup de ces violations atteignent le niveau des crimes de guerre et du génocide ainsi que des crimes contre l’humanité selon les normes et le contenu des articles du droit international humanitaire, en particulier les quatre conventions de Genève (1949) et leurs deux protocoles (1977) et la principale réglementation de Rome pour la Cour pénale internationale (1998) ainsi que le traité international pour la protection de toutes les personnes contre la disparition forcée en plus d’autres conventions et pactes, ainsi que la déclaration des droits internationaux qui tentent de préserver le caractère sacré de l’homme et sa dignité.
Tous ces crimes ont lieu de toute évidence et de façon scandaleuse. À cet égard, nous avons des centaines de rapports, de photos et de vidéos documentées malgré la panne d’information suspecte et le grave danger pour ceux qui documentent, enregistrent et surveillent.
Nous attirons certainement votre attention sur le fait qu’il y a une tentative systématique, organisée et dangereuse de la Turquie et de ses factions armées loyales de destruction totale ou partielle d’une composante ou d’un groupe sur la base de l’ethnicité, représentée par la composante kurde avec tous les moyens brutaux et criminels pour changer la particularité nationale et ethnique d’Afrin. Dans ce contexte, la Turquie tente d’opérer un changement démographique important en attirant et en faisant venir des familles arabes d’autres régions de Syrie et en les installant dans les maisons des citoyens d’Afrin et des propriétés après avoir renvoyé les résidents autochtones ou fermé les accès, les passages et les barricades devant ceux qui ont émigré, en raison des opérations de combat et en les empêchant de revenir dans leurs villages et leurs villes. En plus d’enlever des centaines de civils et de les conduire de force dans des lieux inconnus sans connaître leur sort.
En conséquence, les crimes qui sont commis sont énoncés et sanctionnés selon la convention de prévention du génocide punitif (1948), en particulier en vertu de l’article 2, où le but de la Turquie et des factions pour avoir commis ces crimes est de causer une démolition totale ou partielle à un groupe national.
Nous vous avons montré à travers cette lettre une vision résumée et générale de la scène de ce qui se passe à Afrin, nous ne savons pas si nous avons réussi à exprimer la situation la plus dangereuse et les avertissements de conséquences catastrophiques ainsi qu’à approfondir les conflits futurs et la malice entre les composantes et les communautés qui peuvent durer des centaines d’années.
Ainsi, nous en appelons par votre intermédiaire à la communauté internationale et à tous ses cadres, sections et corporations pour qu’ils prennent la responsabilité et fassent le meilleur immédiatement pour obtenir fondamentalement ce qui suit :
*Demander à la Turquie, en tant qu’Etat membre de l’organisation mondiale, de respecter ses conventions et de s’y conformer par la cessation immédiate de ses transgressions et crimes en coopération avec ses factions loyales et son retrait d’Afrin.
*Demander à la Turquie de libérer toutes les personnes enlevées et rendues anonymes et de mettre fin aux disparitions forcées, aux agressions physiques, à la torture et à la torture.
*Demander à la Turquie de libérer toutes les personnes enlevées et de mettre fin aux disparitions forcées, aux agressions physiques, à la torture et à tous les aspects de la violence contre les civils.
*Exiger de la Turquie qu’elle s’engage à traiter les prisonniers qui ont participé aux opérations de combat conformément au droit international de la guerre et au droit international humanitaire, en particulier les articles des pactes de Genève.
*Demander à la Turquie de garantir un retour sûr et pacifique de tous les civils déplacés et immigrés dans leurs foyers et de mettre fin à toutes les formes d’extorsion et de terreur ainsi qu’à la protection des nécessités de la vie décente et des services publics, car ce sont les engagements et les obligations de l’autorité d’occupation en vertu de la quatrième Convention de Genève de 1949.
*Arrêter immédiatement l’installation des familles arabes à Afrin
*Demander à la Turquie de permettre aux médias, aux comités, aux organisations internationales humanitaires, juridiques et humanitaires ainsi qu’aux organisations de la communauté civile d’entrer à Afrin pour fournir tous les besoins et le matériel de secours avec protection. En plus des garanties suffisantes pour les organes appropriés et les commissions d’enquête pour la préparation et la documentation de toutes les transgressions, violations et crimes.
La Cour pénale internationale doit commencer par des enquêtes et des procès pour poursuivre et punir les auteurs de crimes à Afrin, quels qu’ils soient. En plus d’indemniser les victimes de ces crimes.
Sincèrement vôtre
Signé par :
1- La Coalition patriotique kurde (HEVBENDI)
2- Le Parti de l’Union Démocratique (PYD)
3- Le Parti Démocratique Progressiste en Syrie
4- Le Parti de la Fraternité du Kurdistan
5- Le Centre de justice pour les droits de l’homme en Syrie
6- Le Comité kurde pour les droits de l’homme en Syrie (al-Rased)
7- L’Organisation kurde pour les droits de l’homme en Syrie (DAD)
8- L’Organisation des peuples en danger de disparition
9- La Fondation Ezdina
10- L’organisation de la construction juridique pour le développement de la pensée juridique (Binyat)
11- L’Association culturelle kurde de Belgique (Hêvî)
12- Le Centre d’études et de recherches juridiques de Lekolin
13- Le Comité juridique kurde (DYK)