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Lexique sur le Kurdistan

 

YPJ : Unités de Défense des Femmes, c’est la branche armée autonome des femmes au sein des YPG. Elles sont auto-organisées et leurs membres sont intégrés à la fois dans des unités non-mixtes et mixtes au sein de l’armée du Rojava. Les YPG, comme le reste des institutions du Rojava, pratiquent la co-présidence : le commandement militaire est partagé à égalité entre hommes femmes comme à Kobani où la co-commandante a joué un rôle de premier plan dans les combats contre Daech.

 

PYD : Parti de l’Union Démocratique, fondé 2003 il est le principal parti pro-kurde de Syrie et parti frère du PKK. Il a pris le pouvoir dans les zones kurdes de Syrie et est aujourd’hui quasiment hégémonique dans ces zones. Il a pris pour modèle le « confédéralisme démocratique » que prône Öcalan pour les peuples du Moyen-Orient pour instaurer un système politique à part au Rojava basé les quatre pilliers suivant : « la démocratie, le socialisme, l’écologie et le féminisme ».

 

PKK : Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé dans les années 1970, aux origines d’obédience tiers-mondiste et maoïste, il s’est reconverti en 2005, sous l’impulsion de son leader Abdullah Öcalan, dans le « confédéralisme démocratique » inspiré des idées du municipaliste libertaire Murray Bookchin. Après des années noires, il est aujourd’hui la force montante du mouvement kurde qu’il influence fortement.

 

Abdullah Öcalan dit « Apo » : Apo signifie oncle en kurde. Öcalan a été le principal leader du PKK et il est actuellement considéré comme le principal leader du mouvement kurde depuis l’île-prison d’Imrali. Enfermé illégalement dans les geôles turques depuis 1999, il n’a cessé de prôner la paix et une solution politique pour le Kurdistan, critiquant parfois durement le passé du PKK.

 

HPG : Force de Défense du Peuple. C’est la principale branche armée du PKK. Organisée comme une guérilla rurale, elle est active depuis sa première campagne militaire victorieuse du 15 août 1984. Elle était la principale plaie de l’armée turque dans ces combats contre la résistance armée kurde. Beaucoup de cadres des YPG/YPJ sont en réalité issus des HPG/YJA-STAR.

 

YJA-STAR : Branche militaire féminine des HPG, construite sur un modèle proche de celui des YPJ, bien qu’issue d’un processus différent du début des années 1990.

 

PDK : Parti Démocratique du Kurdistan, adversaire farouche du PKK, il est le parti au pouvoir au Kurdistan irakien. Il maintient son pouvoir grâce au système clanique et corrompu du Kurdistan sud ainsi que par l’appui des principales puissances occidentales. Puissances occidentales qu’il a bien servies en jouant un rôle de service d’ordre dans tout le nord de l’Irak. Il contrôle la majeure partie des Peshmergas.

 

Peshmerga : signifie en kurde « ceux qui bravent la mort », c’est par ce nom qu’on désigne l’armée du Kurdistan autonome d’Irak.

 

UPK : Union Patriotique du Kurdistan est un parti affilié à l’Internationale socialiste. Il fut le principal concurrent du PDK dans le Kurdistan Sud. Pendant la guerre civile entre Kurdes qui avait frappé le Kurdistan irakien entre 1994 et 1997, il s’était allié au PKK dans l’espoir de chasser Barzani et ses hommes. Il est aujourd’hui affaibli et en perte de vitesse face à la montée en puissance du mouvement Goran.

 

Parti Goran : Souvent appelé mouvement Goran ou mouvement pour le changement, c’est une mouvance politique qui s’appuie sur d’anciens cadres du PDK et de l’UPK sur la base d’un programme politique anti-corruption. Mouvement récent, il a gagné de nombreux sièges au parlement autonome du Kurdistan d’Irak.

 

TEV-DEM : Mouvement Pour une Société Démocratique, impulsé par le PYD en Syrie, il est censé être l’organe d’auto-organisation des masses du Rojava. Organisé en assemblées de villages et de quartiers, celui-ci joue un rôle majeur dans l’organisation et la prise de décision dans le domaine civile au Rojava.

 

Yézidis : Les Yézidis sont un peuple kurdophone qui pratique un culte dérivé du zoroastrisme. Principalement basé dans le Shengal, ils furent victime d’un horrible génocide par les djihadistes de Daech, où les hommes étaient exécutés sommairement et les femmes et les enfants réduits à l’esclavage sexuel avant que les HPG/YJA-STAR et YPG/YPJ n’interviennent pour en sauver la majeure partie.

 

KCK : L’Union des Communautés du Kurdistan est un organe impulsé par le PKK, censé être la représentation du mouvement kurde. Celui-ci est tiré des concepts du « confédéralisme démocratique » où le mouvement kurde doit être représenté dans des organisations larges.

 

Le mont Qandil : Situé dans les confins de l’Irak, proche des frontières iranienne et turque, il est le sanctuaire du PKK. C’est depuis cette chaîne de montagne que le PKK organise sa stratégie et ses plans d’actions.

 

Masssoud Barzani : Leader absolu du PDK et maître du Kurdistan autonome d’Irak, Massoud Barzani a bâti son immense fortune sur l’héritage de son père Molla Mostafa Barzanî, et la confusion entre ses richesses, celles des institutions du Kurdistan autonome d’Irak et celles du PDK.

 

AKP : Le Parti de la Justice et du Développement est un parti issu des mouvances islamistes de Turquie. Son véritable chef Recep Tayyip Erdogan, président de la République de Turquie, a réussi à s’imposer au fil des ans comme son leader incontesté et autoritaire, n’hésitant pas à purger l’appareil d’Etat de ses anciens alliés : la confrérie Gülen. L’AKP a pris le pouvoir en 2002, quand il avait réussi à obtenir les votes kurdes dans l’espoir qu’un processus de paix puisse aboutir. Depuis 2002, il n’a subi aucun véritable revers électoral jusqu’à récemment et la montée en puissance du HDP.

 

HDP : parti démocratique des peuples, dans lequel sont coalisés plusieurs partis de gauche, mais qui regroupe aussi des individu-e-s. Il est issu du mouvement politique kurde, mais rassemble aussi d’autres « minorités » et des turcs, celui-ci à mis un coup de semonce dans le paysage politique turc en rentrant au parlement avec plus de 13% des voix en 2015. Il a gêné les ambitions d’hyper-présidentialisation de Recep Erdogan qui ne compte pas en rester là. Depuis, l’AKP d’Erdogan et la police mènent une répression de grande envergure contre le HDP.

 

CHP : Le Parti Républicain du Peuple est un parti turc, laïque et nationaliste de « centre-gauche ». Kémaliste, c’est à dire se considérant dans la droite lignée de Moustapha Kémal fondateur de la république de Turquie, il fut l’un des grands garants de l’ordre bourgeois et républicain à la sauce française épicée à la turque (les Kémalistes se réclamant de l’héritage de la révolution française). Depuis le début de leur existence politique, les kémalistes ont toujours été les garants d’une république une et indivisible très répressive envers les minorités.

 

MHP : Le Parti d’Action Nationaliste est un parti ultra-nationaliste, panturc et islamiste. Lié aux sombres Loup gris, mouvement néo-fasciste et anticommuniste viscéral, il a toujours été à la pointe de la répression contre les mouvements révolutionnaires turcs. Lié aux services secrets turcs, il est soupçonné d’avoir commandité de nombreux assassinat comme celui-ci des trois femmes kurdes, dont une fondatrice du PKK, à Paris en 2013.

 

Rojava : L’entité politique née au Kurdistan syrien à la suite de la révolution kurde du 19 juillet 2012. Il désigne en kurde la partie ouest du Kurdistan.

 

Kurdistan ouest : Kurdistan situé en Syrie.

 

Kurdistan Nord : Kurdistan situé en Turquie

 

Kurdistan Sud : Kurdistan situé en Irak

 

Kurdistan est : Kurdistan sité en Iran

 

Shengal : Région irakienne frontalière de la Syrie au nord de l’Irak. Elle abrite une importante communauté Yézidi.

 

Mont Sinjar : Situé dans le Shengal, il fut le refuge privilégié des Yézidis lors de leurs nombreuses persécutions subies à travers les siècles passés. C’est là que les Yézidis ont fui par dizaines de milliers l’invasion de Daech, et que les forces militaires liées au PKK mirent un coup d’arrêt à la politique génocidaire de Daech. C’est aussi là que les Yézidis se sont réorganisés et ont fondé leur nouvelle milice d’auto-défense, les YBS.

 

YBS : Unité de résistance du Sinjar est une milice impulsée par le PYD et le PKK dans le Sinjar pour assurer l’auto-défense des Yézidis. Elle s’est construite sur le modèle des YPG.

 

MFS : Le Conseil Militaire Syriaque est un mouvement d’auto-défense des chrétiens syriaques qui compterait 1500 combattants depuis début 2015. Il est l’un des plus fidèles alliés des YPG/YPJ dans leur lutte contre Daech et les islamistes depuis sa fondation en 2013. Les syriaques ont longtemps été divisés entre un soutien aux YPG/YPJ ou au régime. Mais aujourd’hui avec la chute du régime dans les zones du Nord-Est syrien, les Syriaques semblent avoir choisi leur camp en faveur des Kurdes.

 

Sutoro : le nom de la police syriaque

 

L’armée Al-Sanadid : c’est un regroupement militaire de tribus arabes alliées aux YPG/YPJ. Leur drapeau est rouge avec des lettres imprimées couleur or en calligraphie arabe.

 

Asayesh : police en kurde

 

MIT : Organisation du Renseignement National qui sont les services secrets turcs. Cette organisation est complexe et ses différentes branches sont sous influence de diverses obédiences politiques. Actuellement c’est principalement l’AKP qui le contrôle.

 

Daech : Acronyme d’Etat islamique en Irak et au Levant. Daech est considéré par les Kurdes comme une milice fasciste et barbare soutenue par les services secrets turcs. Depuis des années de nombreuses preuves s’accumulent sur les liens étroits que le MIT entretient avec Daech dans le silence quasi-total des médias occidentaux.

 

SAA : L’Armée Arabe Syrienne, armée régulière du régime de Bachar El-Assad

 

Katiba : brigade rebelle syrienne.

 

FSA/ASL : Armée syrienne libre, aujourd’hui c’est un morcellement de groupes rebelles fortement islamisés.

 

Burkan EL-Firat : Force de l’Euphrate ou Volcan de l’Euphrate est un regroupement pour faire des opérations militaires conjointes entre l’ASL et des YPG/YPJ pour combattre Daech dans le canton de Kobani.

31 Janvier 2017,  Raphaël Lebrujah

 

Carte via l’institut kurde de Paris