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Le cancer des colonies turques en Syrie : Afrin, une nouvelle Iskenderun ? (partie 4)

En conjonction avec les opérations de colonisation et la construction de colonies asiatiques en Syire, l’occupation turque à visé à faire d’Afrin ce qu’elle a fait précédemment à Iskenderun et aujourd’hui ce qu’elle veut faire à Idlib et Shehba. Mais sa confusion et son manque de contrôle de la situation montre finalement son échec à Afrin. Elle tente donc à créer des conflits sectaires et ethniques entre les composantes pour accomplir ce qu’elle a commencé dans le nord de la Syrie.

Afrin a été pillée mais la résistance continue

Dans la quatrième et dernière partie de ce dossier intitulé « Les colonies cancéreuses turques en Syrie pour répéter l’expérience d’Iskenderun« , ANHA énumére certaines des caractéristiques de la résistance d’Afrin qui, jusqu’à présent, a contrecarré les plans d’occupation dans le processus de colonisation et les crimes de génocide commis avec ses mercenaires contre les peuples de la région.

Afrin n’a pas changé ses caractéristiques démographiques depuis 200 ans malgré de tentatives infructueuses de turquification sous l’empire ottoman et d’arabisation sous le régime syrien.
Pendant 200 ans, l’Empire ottoman, puis sa république –  sa fille fasciste –  ont essayé, autant que possible, de changer les caractéristiques des zones s’étendant à l’ouest de l’Euphrate en Méditerranée, dans le seul but d’annihiler les Kurdes, de mettre fin à leur présence et de faire venir des groupes caucasiens-asiatiques pour les remplacer ou au moins pour les utiliser comme futur argument d’expansion qui lui servent de fusible.

L’occupation a pu avoir un petit impact dans la région -certains sont restés jusqu’à présent dans les régions de Shehba, Alep et Idlib – mais cela n’a pas ébranlé les caractéristiques ethniques des populations d’Afrin en raison de la résistance, de la constance, de l’attachement à la terre, de l’histoire et de la culture de la région.

A Afrin, l’état turc a profité, une fois de plus, des contradictions entre les superpuissances, a fait de grandes concessions avec le régime (syrien) et ses alliés pour mener cette tentative, comme ses prédécesseurs dans leur politique de turquification. Il a commencé par la propagande médiatique, puis les accords politiques et les complots avec les grandes puissances en Syrie, et a consommé son plan par une grande mobilisation militaire de chars, d’artillerie lourde et d’avions de guerre pour briser Afrin, pour la transformer en une future Iskenderun.

Mais à Afrin, les vents n’ont pas soufflé comme souhaité par les navires d’occupation turque, le 20 janvier de cette année. Erdogan a commencé son invasion d’Afrin avec les restes des deux organisations terroristes Daesh et Jabhet al-Nosra en Syrie, précédée par une opération de bombardements aériens intensifs par ses avions de guerre et l’artillerie lourde.

L’échec militaire à pousser la Turquie à prendre pour cible des civils innocents, et le silence international l’a aidé

Il a ensuite mobilisé des dizaines de milliers de soldats turcs et des terroristes de Daesh et de Jabhet al-Nosra pour lancer son offensive terrestre, qu’Erdogan croyait être un pique-nique pour son armée et ses mercenaires, mais la deuxième force de l’OTAN a été en difficulté à Afrin.
Ses forces n’ont pas avancé à Afrin comme prévu. Elles ont alors commencé à bombarder des zones peuplées de civils et des zones contenant des camps de réfugiés syriens. Suite à l’agression aveugle de l’armée d’occupation turque, des centaines de civils et de déplacés, dont des enfants et des femmes, ont été tués par l’attaque barbare turque.

Après un mois d’échecs répétés pour avancer à Afrin face à la résistance héroïque des combattants des unités de protection des femmes et du peuple (YPG, YPJ) et des forces démocratiques syriennes (FDS), Erdogan a commencé à utiliser des armes prohibées au niveau international pour tenter de faire des progrès sur le terrain afin de calmer la colère et la peur parmi les terroristes qui soutiennent la Turquie dans l’attaque d’Afrin.
La résistance héroïque des forces de défense kurde à Afrin a cassé le moral des terroristes et les a amenés à se battre les uns contre les autres à certains moments et avec l’armée turque à d’autres moments.

L’attaque turque contre Afrin s’est déroulée dans le silence international, en particulier de la Russie, des États-Unis, de l’Union européenne et des Nations Unies, encourageant Erdogan à commettre davantage de massacres contre des civils innocents et à utiliser des armes prohibées au niveau international contre les civils.

Par conséquent, les YPG ont pris la décision d’évacuer les civils d’Afrin et des villages pour les protéger et de mener une transition vers une nouvelle étape de défense armée et de résistance contre l’occupation après presque deux mois de combats contre toutes les techniques militaires utilisées par l’armée turque en plus de 30 000 mercenaires alliés.

Après l’invasion de la ville… le processus de turquification et le recours à la sédition ont échoué

La grande implication de l’armée turque et de ses mercenaires dans la campagne d’agression contre Afrin, l’utilisation d’armes prohibées, la violation de toutes les lois et conventions internationales relatives aux crimes de guerre, le pillage et le vol des biens de civils, les assassinats et les enlèvements, tous ces actes ont montré la faiblesse de l’État turc envers le peuple syrien en général et les Kurdes en particulier.

Mais avec les tentatives d’imposer un fait accompli à la ville et de la turquiser comme elle l’a fait à Idlib et Jarablus, l’ont conduite à se diriger vers un conflit sectaire et nationaliste mené dès le début, dans la plupart des régions de Syrie depuis le début de la crise.

L’Etat turc a fait venir des réfugiées syriens, dans le cadre d’accords entre la Turquie, la Russie et l’Iran, et les a réinstallés dans la ville d’Afrin et ses environs, puis il a fait venir certains mercenaires, représentant les tribus arabes à Afrin (…) afin de créer une faille dans la structure communautaire d’Afrin. Il a également nommé certains mercenaires armés d’Azaz et d’al-Rai responsables de villages et de quartiers à Afrin afin de provoquer la sédition entre les composantes de cette région, en instillant le reflex national et religieux.

De plus, les renseignements turcs et leur gouvernement ont tenu des réunions intensives avec des mercenaires de la coalition syrienne dans la ville de Dilok (Antep) depuis mars dernier pour former un conseil soi-disant représentant la ville d’Afrin dont les membres n’ont avec la région d’autre lien que celui d’être les mercenaires d’Erdogan, comme ils l’ont fait dans le passé pour Deir ez-Zor, Raqqa, Manbij et Hasakah…

L’État turc occupant vise également à donner une dimension sectaire à cette zone connue pour être une mosaïque de religions et d’ethnies et la constance dans le voisinage des régions d’Afrin et de Shehba est la continuation de la résistance pour contrecarrer l’occupation.

Les caractéristiques les plus importantes de la résistance qui a affecté la situation à Afrin, et qui a échappé à Erdogan, est la survie forcée du peuple, en raison des massacres et des crimes de génocide dans les régions de Shehba et des villages environnants Afrin, avec la construction de camps comme une continuation de la résistance contre l’occupant et l’appel à une intervention internationale garante pour mettre fin à la politique de turquification et faire sortir l’occupant et les terroristes d’Afrin.

Cette résistance dans les camps, la solidarité des peuples du Nord de la Syrie avec Afrin et leur cause fondamentale, avec la participation active d’importants clans arabes, kurdes et de représentants des minorités ethniques et religieuses dans la région, les ont placé comme ils l’étaient au début et à la fin de l’invasion turque en Syrie du Nord.

La dernière réunion sur la Syrie du Nord s’est tenue dans la ville d’Hasakah sous le slogan « La résistance d’Afrin vaincra la nouvelle occupation ottomane de la Syrie » et sa déclaration finale témoigne de l’unité d’expression et de la position des tribus et des dignitaires politiques de la Syrie du Nord contre la nouvelle occupation ottomane qui menace l’avenir des peuples de la région dans son ensemble et non pas seulement les Kurdes.

 

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