IRAN / ROJHILAT – La Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort du prisonnier politique kurde Mehrab Abdollahzadeh. Arrêté lors des manifestations « Jin, Jiyan, Azadî », il risque désormais une exécution imminente.
La Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort du prisonnier politique Mehrab Abdollahzadeh . Ce Kurde de 27 ans avait été arrêté lors des manifestations du mouvement « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté). Le verdict étant désormais exécutoire, son exécution est imminente.
Selon un rapport publié dimanche par le Réseau kurde des droits de l’homme (KHRN), citant une source proche du dossier, Abdollahzadeh a été informé officiellement de la décision par le service des poursuites du parquet d’Urmia. Il a également été invité à signer une pétition de grâce, une démarche fréquemment exigée en Iran peu avant une exécution.
Condamnation pour « corruption sur terre »
Abdollahzadeh a été condamné à mort en octobre 2024 par le tribunal révolutionnaire d’Urmiye, notamment pour « corruption de la terre ». Cette condamnation faisait suite à son implication présumée dans le meurtre d’un membre de la milice paramilitaire Bassidj. Le verdict a été confirmé sans modification par la 9e chambre de la Cour suprême.
Allégations de torture sévère
Mehrab Abdollahzadeh a été arrêté en octobre 2022 sur son lieu de travail, un salon de coiffure, à Ûrmiye, sa ville natale, par des membres du service de renseignement des Gardiens de la révolution et emmené dans un centre de détention secret. Il y a subi 38 jours de tortures physiques et psychologiques afin de lui extorquer des aveux. L’objectif était de le contraindre à participer aux manifestations et au meurtre du membre du Bassidj. Abdollahzadeh a toujours nié ces accusations.
Selon la source citée par KHRN, Abdollahzadeh aurait été contraint, sous la contrainte et les menaces – notamment l’arrestation de sa compagne et d’autres membres de sa famille – de faire des aveux forcés. Il s’est ensuite rétracté devant le tribunal.
Procédure sans défense effective
Durant les premières semaines de sa détention, sa famille était sans nouvelles de lui. Abdollahzadeh n’avait aucun contact avec ses proches ni accès à un avocat. Ce n’est qu’après la fin des interrogatoires qu’il a été transféré à la prison centrale d’Urmia. L’affaire a d’abord été prise en charge par le parquet d’Urmia, puis renvoyée devant le tribunal révolutionnaire. Trois audiences s’y sont tenues, dont deux par visioconférence. Selon le KHRN, la dernière audience n’a duré que quelques minutes. Abdollahzadeh n’a pas eu la possibilité de se défendre efficacement. (ANF)