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KURDISTAN. Ayşe Şan sera commémorée à l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition

TURQUIE / KURDISTAN – Ayşe Şan (Eyşe Şan), reine de la musique kurde ayant subi la double oppression (le patriarcat et le colonialisme) en tant que femme et kurde, sera commémorée à Diyarbakir (Amed) à l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition.

La municipalité métropolitaine d’Amed commémorera Ayşe Şan, figure emblématique de la musique kurde, à l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition. Un événement de deux jours, comprenant théâtre, table ronde et concert, sera organisé par le Département de la Culture, des Arts et des Affaires sociales les 17 et 18 décembre. Durant ces deux jours, la vie, l’œuvre et l’héritage d’Ayşe Şan pour la musique kurde seront abordés sous différents angles.

Un concert avec 20 artistes 

Le programme commémoratif débutera par une représentation théâtrale le 17 décembre à 18h30 à la salle culturelle Ali Emiri. La pièce, écrite par Berfin Zenderlioğlu et retraçant la vie d’Ayşe Şan, sera présentée au public.
 
Le deuxième jour du programme, une cérémonie commémorative aura lieu sur la tombe d’Ayşe Şan au cimetière de Yeniköy, le 18 décembre à 13h00. Le même jour, à 18h00, une table ronde intitulée « La vie musicale d’Ayşe Şan » se tiendra à la salle culturelle Ali Emiri. Animée par Saliha Ayata, cette table ronde comprendra des présentations de Berfin Zenderlioğlu intitulée « Une musicienne et artiste : Ayşe Şan » et de Zeynep Yaş, directrice du département de la Culture, des Arts et des Affaires sociales, intitulée « La vie d’Ayşe Şan et sa place dans la musique kurde ».
 
À l’issue de la table ronde, un concert exceptionnel présentant des œuvres d’Ayşe Şan aura lieu à 19h30. Avec 25 artistes sur scène, la voix et la musique d’Ayşe Şan résonneront à nouveau à Amed (Diyarbakır).
 
Ayse San

Ayşe Şan (Eyşe Şan), reine de la musique kurde ayant subi la double oppression (le patriarcat et le colonialisme) en tant que femme et kurde, nous a quitté le 18 décembre 1996 à l’âge de 58 ans.
 
Née à Diyarbakır (Amed), Eyşe  est considérée comme l’une des plus grands chanteurs de la musique kurde contemporaine.
 
Le père d’Eyşe était un dengbêj (conteur kurde traditionnel). Eyşe commence à chanter à soirées de chant traditionnels, puis, à partir de 1958, malgré l’opposition de sa famille, a se produire en public.
 
Après une tentative infructueuse de mariage, qui lui avait été imposé, elle s’est installée à Antep (Dilok), où elle a commencé à enregistrer des chansons turques pour la radio locale, chanter en kurde étant alors interdit. Puis, elle est partie à Istanbul, où elle enregistre son premier album en langue kurde en 1963. La première chanson qui contribue à sa notoriété est Ez Xezalım [Je suis une gazelle]. En 1972, suite à des tracas administratifs, elle s’est installée en Allemagne. Une de ses chansons les plus connues, Qederê [Oh le destin], est écrite après la mort de sa fille de 18 mois.
 
En 1979, elle s’est rendue au Kurdistan irakien, où elle a rencontré de nombreux musiciens et chanteurs kurdes telles que Mihemed Arif Cizîrî, Îsa Berwarî, et Tahsin Taha. Le morceau d’Arif Cizîrî, Eysana Elî, lui est dédiée. À partir de années 1980, elle s’est installée à Izmir. Dans les années 1990, elle écrit en réaction à l’oppression des Kurdes des chansons telles que Werin pêsmerge [Venez les combattants kurdes]. Elle a écrit également des chansons sur la condition des femmes telles que Derdê hewîyê [Chagrin de polygamie] ou encore Hey wax dayê [Ô mère]. tout sa vie, elle a dû faire face à la double oppression (le patriarcat et le colonialisme).
 
Décédée et inhumée à Izmir, les restes d’Ayse San ont été exhumés et transférés dans un cimetière d’Amed en juin 2025, selon ses voeux réalisés 29 ans plus tard.