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ROJAVA. Les femmes remettent en question l’histoire de la philosophie

SYRIE / ROJAVA – Les membres de l’Académie de « science des femmes » (en kurde : Jineoloji), réunis à Qamishlo, ont tenu un atelier intensif de deux jours intitulé « Histoire de la philosophie et femmes en philosophie ».

L’Académie de médecine traditionnelle du Nord et de l’Est de la Syrie poursuit son vaste programme d’événements, lancé le 16 novembre dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre, et qui se déroule dans plusieurs villes de la région. Les séminaires, tables rondes et ateliers, qui couvrent les cantons d’Alep, de Tabqa, de l’Euphrate et de Jazira, s’achèvent aujourd’hui par une importante table ronde au parc Azadi de Qamishlo.

Dans ce contexte, un atelier intensif de deux jours intitulé « Histoire de la philosophie et les femmes en philosophie » s’est tenu les 30 novembre et 1er décembre au café Şiler de Qamishlo, dans le canton de Jazira. Animé par Bêrîvan Ebbas, membre de l’Académie de philosophie, cet atelier a réuni de nombreuses femmes de l’académie.

Les origines de la philosophie et les femmes philosophes

Le premier jour, les participantes ont discuté du développement historique de la philosophie par période, des événements sociaux et politiques qui ont façonné la philosophie de chaque époque, et de la place des femmes dans ces processus. Il a été souligné que la philosophie a une histoire bien plus ancienne que le récit centré sur la Grèce, et l’attention s’est portée sur le rôle des femmes philosophes à travers l’histoire et sur la manière dont ce rôle a été occulté. En particulier, l’accent a été mis sur le dialogue entre Socrate et la prêtresse Diotime de Mantinée dans le Banquet de Platon, auquel Abdullah Öcalan fait souvent référence à propos de l’amour et de la connaissance, et de la manière dont une femme éduque un homme. Le fait qu’une femme transmette des connaissances à un homme et qu’un dialogue philosophique puisse s’instaurer entre égaux a été décrit par les participantes comme « un puissant défi à la tradition philosophique dominée par les hommes ».

Ateliers en quatre groupes

Le deuxième jour, des ateliers ont été organisés en quatre groupes distincts. Des discussions approfondies ont porté sur des questions telles que : « Quelles devraient être les relations philosophiques entre femmes ? », « Comment la conscience féminine peut-elle être reconstruite en philosophie ? » et « Comment la réalité des femmes peut-elle être révélée dans l’historiographie ? »

S’adressant à l’agence ANF, Leman Şexo, membre de l’Académie de philosophie, a résumé les travaux comme suit : « Hier, nous avons étudié l’histoire syriaque, et aujourd’hui, nous nous sommes penchées sur l’histoire de la philosophie. Nous avons discuté du rôle des femmes en philosophie, de la manière de mettre cette prise de conscience en pratique et de la façon dont nous pouvons l’intégrer à nos travaux. Nous avons mené des analyses dans le cadre du Manifeste pour une société démocratique d’Abdullah Öcalan. Il est essentiel d’étudier le passé et de faire éclater la vérité. »

Alya Osman, membre de l’Académie, a ajouté : « Ces activités sont extrêmement précieuses pour apprendre à se connaître et évoluer. Nous avons eu des discussions approfondies sur l’histoire de la philosophie, les modes de pensée et, en particulier, le rôle méconnu des femmes en philosophie. Il ne s’agissait pas d’un simple séminaire ; nous avons abordé la manière dont la réalité des femmes a été occultée à travers l’histoire et comment nous pouvons la révéler. Des questions très pertinentes ont émergé concernant l’influence de la pensée féminine sur la philosophie. » (ANF)