IRAN – L’ONG kurde de défense des droits humains, Hengaw présente de nouveaux éléments dans l’affaire du féminicide de Maryam Taghavi, une adolescente de 16 ans mariée de force.
Suite à un rapport publié par Hengaw sur le meurtre de Maryam Taghavi, une adolescente victime d’un mariage forcé et assassinée par son mari à Ajabshir, Hengaw a maintenant obtenu des informations supplémentaires qui clarifient davantage les circonstances du crime et les antécédents de violence de l’auteur.
D’après les informations recueillies par l’organisation Hengaw pour les droits humains, Taghavi, âgée de 16 ans, a été violemment agressée par son mari de 27 ans le dimanche 16 novembre 2025. Ce dernier l’a frappée à plusieurs reprises avec un bâton. Transportée à l’hôpital Khomeini d’Ajabshir, elle y est décédée quelques heures plus tard des suites de ses blessures.
Selon une source bien informée, l’agresseur avait déjà été marié et ce mariage s’était terminé en raison de violences conjugales. Il avait également des antécédents de comportements abusifs et de violences physiques durant son mariage avec Taghavi.
L’auteur des faits a pris la fuite après avoir commis le crime, mais a été arrêté quelques heures plus tard.
Les médias affiliés au gouvernement iranien ont tenté de présenter le meurtre de cette jeune fille de 16 ans comme un simple « différend familial », un récit qui s’inscrit dans la lignée des politiques misogynes de l’État et de ses efforts plus généraux pour minimiser les violences structurelles faites aux femmes.
La mort de Taghavi révèle un problème systémique. En l’absence de protection juridique et de contrôle efficace, elle a été victime de violences mortelles perpétrées par son mari de 27 ans. Ce meurtre n’est pas un simple différend familial, mais un féminicide manifeste, conséquence directe du mariage d’enfants et des violences systémiques profondément enracinées à l’encontre des femmes dans le cadre juridique discriminatoire de la République islamique d’Iran, où les violences sexistes demeurent normalisées et généralisées.
Le mariage d’enfants demeure légal et répandu dans de nombreuses régions d’Iran. La législation actuelle fixe l’âge minimum du mariage pour les filles à 13 ans, voire plus jeune grâce à l’autorisation judiciaire, ce qui entraîne de graves violations des droits de l’enfant et l’expose à la violence domestique, à l’exploitation et aux sévices physiques et psychologiques. (Hengaw)