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SYRIE. La Turquie poursuit la construction des colonies à Afrin

SYRIE / ROJAVA – Dans le canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie, l’État turc poursuit ses politiques de nettoyage ethnique et de modification démographique par le biais des structures coloniales.

L’État turc occupant poursuit des politiques de modification démographique et empêche le retour de la population locale en construisant des structures coloniales dans la région d’Afrin occupée depuis 2018.

Malgré les appels publics et juridiques au retour des personnes déplacées, les occupants ont récemment commencé à reconstruire des bâtiments coloniaux.

Après le site colonial appelé « Yed El Ewn », la construction de nouvelles résidences a commencé le 5 octobre dans le district de Jindires, dans le canton d’Afrin.

Afrin est occupée depuis 2018

Le canton d’Afrin était le canton le plus occidental du Rojava et du nord et de l’est de la Syrie, abritant 200 000 Kurdes. Bien que la population fût majoritairement kurde, elle comprenait divers groupes religieux, notamment des Yézidis, des Alaouites et des chrétiens, aux côtés de musulmans sunnites.

Le 20 janvier 2018, la Turquie a lancé des frappes aériennes sur 100 sites à Afrin, marquant le début d’une invasion qu’elle a baptisée « Opération Rameau d’Olivier ».

L’armée de l’air turque a bombardé sans distinction des civils ainsi que des positions des YPG/YPJ, tandis qu’une offensive terrestre était menée par des factions et des milices organisées sous l’égide de l’Armée nationale soutenue par la Turquie.

Le 15 mars, les milices soutenues par la Turquie encerclaient la ville d’Afrin et la soumettaient à un bombardement d’artillerie. Une frappe aérienne turque a touché le seul hôpital en activité de la ville, tuant 16 civils.

Les civils ont fui et les FDS ont battu en retraite. Le 18 mars, la Turquie occupait de facto Afrin. Entre 400 et 500 civils ont péri lors de l’invasion, principalement sous les bombardements turcs. D’autres civils ont été sommairement exécutés sur place.

Avant l’invasion turque, Afrin était l’une des régions les plus paisibles et les plus sûres de Syrie, n’ayant pratiquement jamais connu de combats durant la guerre civile, hormis quelques escarmouches sporadiques entre les YPG/YPJ et les forces djihadistes à ses frontières. De ce fait, Afrin offrait un refuge paisible à plus de 300 000 personnes déplacées originaires d’autres régions du pays. (ANF)