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TURQUIE. Le DEM exige la fin de la confiscation des mairies kurdes

TURQUIE / KURDISTAN – À l’occasion de l’anniversaire de l’emprisonnement des principaux dirigeants du HDP, le DEM Parti appelle à la fin des tutelles imposées par l’État dans les municipalités kurdes. La libération des prisonniers politiques est également essentielle au processus d’ouverture démocratique.

À l’occasion de l’anniversaire de la tentative de coup d’État contre le Parti démocratique des peuples (HDP) le 4 novembre 2016, son parti successeur, le DEM, a appelé le gouvernement turc à prendre des mesures concrètes en faveur de la réforme démocratique. Dans un communiqué, le parti a exigé, entre autres, la destitution des administrateurs nommés dans les villes kurdes et la libération de tous les responsables politiques du HDP et du DEM emprisonnés. « Pour que le processus de paix et d’instauration d’une société démocratique soit crédible, les structures antidémocratiques existantes doivent être éliminées », peut-on lire dans le communiqué. Ces revendications s’inscrivent dans le cadre du processus de dialogue initié par Abdullah Öcalan le 27 février, que le DEM considère comme une étape historique vers la démocratisation de la Turquie.

Date symbolique : 4 novembre

Le parti rappelle que le 4 novembre 2016, douze députés du HDP (alors en fonction), dont les coprésidents Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, ont été arrêtés. Le même jour, dans les villes de Mêrdîn (Mardin), Êlih (Batman) et Xelfetî (Halfeti), l’autonomie locale a été remplacée par des administrateurs nommés par l’État. « Le 4 novembre symbolise l’élimination systématique des représentants kurdes démocratiquement élus », a déclaré le parti. Cette pratique, qui consiste à remplacer les maires élus par des fonctionnaires nommés, constitue un mépris flagrant de la volonté des électeurs et un obstacle majeur au processus de démocratisation.

La confiance ne s’acquiert que par des étapes concrètes.

Le parti DEM perçoit la phase actuelle comme une opportunité de stabiliser le processus d’ouverture démocratique initié par les récentes initiatives du mouvement kurde. « L’initiative lancée par M. Öcalan a suscité l’espoir d’une Turquie nouvelle et égalitaire », a déclaré le parti. Cependant, cet espoir est fragilisé par l’approche hésitante du gouvernement. « Garantir la démocratie et la liberté n’est pas la seule responsabilité du mouvement kurde », a affirmé le parti. L’État doit également assumer ses responsabilités et prendre des mesures décisives pour soutenir ce processus. Le parti DEM cite les conditions suivantes comme étant essentielles à une ouverture crédible :

▪ Le retrait des administrateurs nommés par les tribunaux dans les municipalités à majorité kurde ;

▪ la réintégration des élus ;

▪ ainsi que la libération immédiate de tous les hommes politiques emprisonnés qui ont été condamnés ou inculpés en raison de leurs activités politiques.

Ces mesures sont non seulement une obligation légale, mais aussi un signe de respect politique envers la population kurde. Le maintien de mesures répressives telles que la mise sous tutelle sape la confiance dans l’État et entrave le développement démocratique.

Appel au gouvernement

La déclaration se conclut par un appel aux dirigeants politiques du pays : « Nous considérons le 4 novembre 2025 comme une occasion de consolider le processus de paix en cours par des mesures concrètes et crédibles », peut-on y lire. Le gouvernement est appelé à assumer sa part de responsabilité pour rétablir la confiance et créer les conditions d’une coexistence pacifique. Selon le parti DEM, le désengagement de l’État des collectivités locales et la libération des prisonniers politiques contribueraient non seulement à la démocratisation, mais ouvriraient également la voie à une paix sociale durable. « Il ne s’agit pas seulement d’une nécessité politique, mais d’une condition indispensable à la coexistence pacifique des peuples de Turquie. » (ANF)