La Cour européenne des droits de l’homme a rejeté le recours de la Turquie contre l’arrêt ordonnant la libération de l’homme politique kurde de Selahattin Demirtaş. La décision de juillet 2025 est donc définitive. Le DEM Parti a exigé la libération de tous les otages détenus dans le cadre du procès Kobanê.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté le recours de la Turquie contre l’arrêt ordonnant la libération de Selahattin Demirtaş. La décision du 8 juillet est désormais exécutoire. La Cour de Strasbourg avait jugé que Demirtaş était emprisonné pour des raisons politiques et avait exigé sa libération. Le gouvernement turc avait demandé à la Grande Chambre de la CEDH de réexaminer l’arrêt. La Cour a rejeté cette demande.
Emprisonnement à motivation politique
Dans son arrêt de juillet dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que le maintien en détention provisoire dans l’affaire dite de Kobanê était motivé par des raisons politiques et violait la Convention européenne des droits de l’homme. Selon cet arrêt, l’ancien coprésident du HDP doit être libéré immédiatement.
Demirtaş a été emprisonné en lien avec les manifestations de Kobanê d’octobre 2014. Des dizaines de personnes ont été tuées lors des troubles qui ont secoué le pays à cette époque, en réaction au soutien apporté par le gouvernement turc au groupe terroriste « État islamique » (EI). Lors d’un procès ultérieur, Demirtaş a été condamné à un total de 42 ans de prison. Il est détenu à la prison de haute sécurité d’Edirne depuis 2016.
Réprimandes répétées de la CEDH
Lors de précédentes procédures, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait déjà qualifié la détention de Demirtaş de violation des droits de l’homme – une première fois en novembre 2018 et une seconde fois en décembre 2020. Avec le rejet du pourvoi, l’arrêt le plus récent, datant de juillet 2025, est juridiquement contraignant et s’impose à la Turquie en vertu du droit international.
Réactions des politiciens et de Demirtaş lui-même
Le parti DEM, issu du HDP, a exigé la libération immédiate de Demirtaş et des autres membres du parti emprisonnés, dont Figen Yüksekdağ, après l’annonce de la décision. Un communiqué du comité exécutif du parti indique : « Au regard de tous les arrêts antérieurs de la CEDH et en particulier de cette décision finale, nos amis doivent être libérés sans plus tarder. »
Le député du DEM Parti, Ali Bozan, a déclaré : « Il est temps de se conformer aux exigences de cette décision. Tous les prisonniers dans cette affaire de complot, et en particulier nos anciens coprésidents Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, doivent être libérés immédiatement ! »
Selahattin Demirtaş a lui-même réagi dans un message publié sur son compte de la plateforme X. Il a qualifié la décision d’« importante et juridiquement contraignante », mais a souligné que sa véritable portée allait plus loin : « L’essentiel réside dans notre conception commune de la fraternité – vivre ensemble dans l’égalité, la liberté, la justice et la paix. » Parallèlement, il a appelé à ce que les conflits politiques et sociaux soient résolus non par la vengeance ou la confrontation, mais par la raison et la construction d’un avenir partagé. (ANF)