SYRIE / ROJAVA – Le 5 octobre 2025 marque le 63e anniversaire du recensement extraordinaire du gouvernement syrien qui a rendu apatride plus de 300 000 Kurdes syriens. Une initiative lancée hier à Hassaké va tenter de rendre justice aux Kurdes devenus des parias sur leurs propres terres à cause du régime fasciste syrien.
Une initiative indépendante de défense des droits humains, baptisée « Réseau des victimes apatrides », a été lancée samedi à Hassaké, dans le nord-est de la Syrie. Ce réseau vise à réaffirmer le droit à la citoyenneté, à l’occasion du 63e anniversaire du recensement exceptionnel de 1962, qui a privé plus de 300 000 Kurdes de leur nationalité syrienne.
Orhan Kamal, coordinateur de l’Association Ta’azur, a déclaré à North Press : « Le lancement du réseau est la première étape vers l’organisation des efforts et l’unification des voix pour exiger reconnaissance et justice, et pour garantir qu’une telle injustice ne se reproduise plus jamais. » Il a ajouté : « Les victimes elles-mêmes mènent cette initiative, car elles sont les plus conscientes des souffrances endurées depuis des décennies. »
En 1962, le gouvernement syrien, sous la présidence de Nazim al-Qudsi et du Premier ministre Bashir al-Azm, a procédé à un recensement exceptionnel dans la province de Hasakah, entraînant la privation massive de nationalité pour les résidents kurdes et d’autres.
Kamal, lui-même victime d’apatridie, a expliqué que le « Réseau des victimes apatrides » est l’une des initiatives de l’Association Ta’azur pour les victimes. Il offre un cadre global de coordination, de solidarité et de partage de connaissances entre les personnes privées de la nationalité syrienne ou nées sans état civil en raison du recensement et des politiques d’exclusion qui en découlent.
Le réseau cherche à construire une société qui protège la dignité des victimes apatrides et de leurs familles par la reconnaissance, la vérité et la justice, en garantissant la pleine citoyenneté et des garanties contre la répétition comme fondements d’une paix juste et inclusive en Syrie.
Les activités du réseau comprendront la protection juridique, la documentation, la construction de la mémoire, le plaidoyer, la réforme législative, l’intégration de la question dans les mécanismes de justice transitionnelle, le renforcement des capacités, le développement de partenariats et le suivi précoce des cas pour garantir l’égalité et la non-discrimination.
Kamal a souligné l’engagement du réseau à fournir des conseils juridiques et un soutien individuel aux victimes pour prouver les actes d’état civil tels que les naissances, les décès, les mariages et établir l’identité légale, ainsi qu’à reconnaître les documents et à soutenir le rétablissement des droits civils.
Le réseau documentera également les cas d’apatridie, leurs caractéristiques et leurs conséquences, et constituera une mémoire collective pour préserver la vérité et la protéger de l’effacement. Cela comprend des campagnes de sensibilisation locales et nationales, des notes d’orientation et des projets de loi visant à garantir l’égalité de transmission de la nationalité et le droit des enfants à l’enregistrement civil dès la naissance.
L’initiative vise à intégrer la question de l’apatridie dans les mécanismes de justice transitionnelle, englobant la vérité, la reconnaissance, la réparation collective, la réforme institutionnelle et les garanties de non-répétition.
Kamal a déclaré que le réseau se concentrera également sur le renforcement des capacités des victimes et de leurs familles par le biais de formations sur les droits légaux, de pratiques de documentation sûres, de participation du public, de soutien par les pairs, de coordination avec les organisations locales et internationales concernées par l’état civil et de suivi continu des nouveaux cas. (Nort Press Agency)