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SYRIE. Damas récompense les criminels au lieu de les punir

SYRIE – Le ministère de la Défense du gouvernement de transition syrien a récompensé un chef tribal connu sous le nom de « Abu Azab », accusé d’avoir commis des crimes de guerre dans la ville druze de Soueïda, rapporte l’agence kurde ANF.

Le ministère de la Défense du gouvernement de transition a diffusé des images montrant des récompenses versées aux personnes impliquées dans les massacres perpétrés dans la ville de Soueïda en juillet. On y voit la 60e brigade, affiliée aux forces du gouvernement de transition, récompenser Abou Saif al-Islam al-Hadidi al-Hashimi, connu sous le nom d’« Abou Ezab Abou al-Zihur ». Ce même individu avait précédemment partagé une vidéo annonçant la prise du village d’al-Matune, dans le nord de as-Suweyda, par des « forces tribales ».

Le 19 juillet, Abu Ezab est apparu dans une vidéo lors de la prise du village d’al-Lewa par les forces tribales, se présentant comme le porte-parole des tribus et promettant la poursuite des attaques. Des organisations de défense des droits humains ont documenté qu’au cours de cette attaque, Abu Ezab a supervisé le déplacement forcé des habitants, ainsi que le pillage et l’incendie de leurs habitations.

Tout en tentant d’échapper à toute responsabilité dans les massacres de Soueïda, le gouvernement de transition a prétendu que les attaques n’étaient qu’un « conflit local entre groupes druzes et tribaux » et qu’il tentait de servir de médiateur. Cependant, le fait que le ministère de la Défense ait récompensé Abu Ezab contredit cette affirmation et révèle que ces forces opèrent directement sous le commandement de l’armée et des « forces de sécurité ».

Abou Ezab a été récompensé peu après que le président du gouvernement de transition, Ahmad al-Shari, a promis, dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, que les responsables du massacre de Soueida seraient tenus responsables. Cela montre que le gouvernement de transition non seulement dissimule les crimes, mais récompense également leurs auteurs. (ANF)