IRAN / ROJHILAT – L’ONG de défense des droits humains, Hengaw met en garde contre la récente déclaration d’un barreau de l’Azerbaïdjan oriental qui cible la population kurde d’Ourmia.
L’ONG de défense des droits humains, Hengaw condamne fermement la récente déclaration de la Commission des droits de l’homme du Barreau de l’Azerbaïdjan oriental, qui adopte une perspective discriminatoire et sécuritaire concernant la présence des Kurdes dans l’ouest de l’Iran. Les Kurdes sont indéniablement et indissociablement liés à l’histoire, à la culture et à l’identité de ces régions. Réduire leur présence à une simple « migration » ou les qualifier d’« invités » ou de « personnes déplacées » constitue une distorsion flagrante des réalités historiques et sociales. Cela reproduit un discours ethnocentrique qui ne sert qu’à saper la cohésion sociale et à créer les conditions d’un conflit interne. Une telle rhétorique discriminatoire est en contradiction directe avec les principes internationaux des droits de l’homme. La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) affirment l’égalité de tous les êtres humains sans discrimination fondée sur l’origine ethnique, la langue ou la nationalité.
Aucune institution ni autorité n’a le droit de présenter une nation, un groupe ethnique ou une communauté autochtone comme une menace pour la sécurité, ni de leur refuser l’égalité des droits en matière de citoyenneté. Il convient également de souligner qu’un nombre limité de familles de réfugiés kurdes de la région du Kurdistan (Irak) – moins de cinquante ménages – continuent de vivre dans les villes iraniennes de Saveh, Karaj et Ziweh à Ourmia. Ces familles ont droit à une protection internationale égale, et tout retour forcé violerait le principe de non-refoulement énoncé dans la Convention de Genève de 1951. Même à l’égard de ce petit groupe, l’utilisation d’un langage sécuritaire ou discriminatoire est totalement inacceptable. De telles déclarations risquent d’encourager la persécution systématique et la privation des droits fondamentaux d’un groupe ethnique, ce qui pourrait constituer certains des crimes internationaux les plus graves, y compris des crimes contre l’humanité.
LHengaw met en garde contre de telles déclarations – qui prônent des idéologies fascistes et monoethniques au détriment de la dignité humaine et des droits universels – et constituent une grave menace pour la paix sociale, la coexistence et le respect mutuel entre les groupes ethniques et les nations en Iran. Hengaw souligne également que ces discours et positions s’alignent explicitement sur les discours et mécanismes sécuritaires de la République islamique d’Iran dans sa répression des Kurdes et des autres minorités.
Par conséquent:
1. Hengaw appelle l’Union des barreaux iraniens (Eskoda) et tous les barreaux provinciaux à assumer leurs responsabilités en matière de droits humains en adoptant une position claire et fondée sur des principes contre un tel discours.
2. Hengaw exhorte la société civile et les institutions internationales à condamner ces tentatives de stigmatisation des groupes ethniques, des nations ou des réfugiés, et à émettre de fermes avertissements quant à leurs conséquences dangereuses pour la cohésion sociale en Iran. (Hengaw)