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IRAN. Grève de la faim dans 52 prisons d’Iran

IRAN / ROJHILAT – Alors que l’ONG kurde Hengaw signal le décès d’un nouveau prisonnier privé de soins, les détenus de 52 prisons iraniennes ont entamé une grève de la faim suite à la mort de la prisonnière politique Somayeh Rashidi privé de soins médicaux.

Arman Dahmardeh, 20 ans, prisonnier baloutche incarcéré à la prison de Zabol, est décédé des suites d’une tumeur cérébrale. Son décès est dû au refus de permission de sortie pour raisons médicales, à l’absence de soins adéquats et aux retards de transfert vers les établissements médicaux, rapporte Hengaw tandis que l’ONG Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) signale la grève de la faim lancée par les détenus dans 52 prisons iraniennes.

Le mardi 30 septembre 2025, des détenus de 52 prisons à travers le pays ont de nouveau entamé une grève de la faim dans le cadre de la campagne « Non aux mardis des exécutions ». La déclaration de cette semaine a été publiée en hommage à Somayeh Rashidi, une prisonnière politique qui a perdu la vie faute de soins médicaux. La déclaration soulignait : « L’exécution de 46 personnes la semaine dernière et de 190 exécutions au cours du mois de Shahrivar – un chiffre sans précédent depuis 35 ans – dresse un tableau terrifiant de la violation impitoyable des droits humains. »

La campagne « Non aux mardis des exécutions » (No to Execution Tuesdays) déclare au sujet de la grève de la faim que :

« Cette semaine, une fois de plus, nous sommes profondément attristés et infiniment solidaires de la mémoire de Somayeh Rashidi, prisonnière politique décédée faute de soins médicaux. Sa mort injuste s’inscrit dans la politique d’« exécutions lentes » et constitue un avertissement sévère quant aux conditions de détention des détenus malades dans les prisons du pays, privés de leurs droits humains les plus fondamentaux. Les membres de la campagne « Non aux mardis des exécutions » présentent leurs sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Parallèlement, l’exécution de Bahman Choubi Asl, accusé d’espionnage, le 29 septembre 2025, dans le cadre d’une procédure judiciaire ambiguë, la condamnation à mort de deux prisonniers politiques, Hamed Validi et Nima Shahi, par le tribunal révolutionnaire de Karaj, et la confirmation de la condamnation à mort de Peyman Farahavar par la Cour suprême témoignent de la persistance d’une politique alarmante de répression et de violence contre le peuple iranien et ses prisonniers. Ces décisions injustes constituent des violations flagrantes des droits humains et des outils d’oppression qui doivent cesser immédiatement.

Dans ce contexte, la position de Mme Mai Sato, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme, concernant les violations généralisées des droits des prisonniers en Iran, a une fois de plus attiré l’attention du monde entier sur les conditions de détention déplorables dans les prisons du pays. L’exécution de 46 personnes la semaine dernière, 190 exécutions au cours du mois de Shahrivar — un chiffre sans précédent depuis 35 ans — et 871 exécutions au cours des six premiers mois de 1404 (soit depuis le 21 mars 2025) dressent un tableau horrible de la violation impitoyable des droits de l’homme.

La campagne « Non aux mardis des exécutions », tout en condamnant ces crimes, appelle une fois de plus à l’arrêt immédiat des exécutions et à la fin de ce processus inhumain. Notre voix est un cri de solidarité avec tous les prisonniers pris au piège de l’oppression et de l’injustice. Comme toujours, nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui soutiennent la campagne dans le monde entier et soulignons que l’unité et la solidarité permettent de stopper le processus d’exécution. Chaque acte de protestation contre la peine de mort est un pas vers l’arrêt de ce processus cruel. Nous appelons tous les opposants à la peine de mort à s’élever contre ces décisions inhumaines. »

La liste des prisons où la grève de la faim a lieu peut être consultée sur le site de Iran HRM.