SYRIE / ROJAVA – Le gouvernement de transition en Syrie organise des élections législatives entachées d’irrégularités et après les avoir reportées notamment dans la région druze de Soueïda et dans les cantons du Rojava / nord et de l’est de la Syrie.
La Commission électorale pour les élections législatives, affiliée au gouvernement de transition syrien, a annoncé aujourd’hui le report du processus électoral à Soueïda et dans les cantons du nord et de l’est de la Syrie. Ces régions, situées hors de son autorité, ont dès le départ rejeté les élections qu’il jugent illégitimes.
La Syrie se prépare à organiser des élections parlementaires entre le 15 et le 20 septembre, un processus encore entouré de défis juridiques, organisationnels et politiques majeurs qui sont susceptibles d’affecter la mesure dans laquelle les élections représentent le peuple syrien et façonnent la nature de toute la phase de transition.
Le comité, dans une déclaration adressée à une agence gouvernementale, a attribué le report à ce qu’il a qualifié de « défis de sécurité » dans ces régions.
Les élections se déroulent en l’absence de transparence juridique et organisationnelle, ce qui met sérieusement en doute leur légitimité.
Les observateurs notent que la nomination d’un tiers des membres par Ahmad al-Shar’a, en plus de la sélection des organes électoraux par le biais de comités pré-désignés, renforce la domination du pouvoir exécutif et fait de la prochaine assemblée davantage une façade qu’une institution législative indépendante.
L’autorité du gouvernement de transition est en réalité limitée à certaines régions du pays, tandis que les cantons du nord et de l’est de la Syrie, ainsi que Soueida et ses environs, échappent à son contrôle. Parallèlement, la Turquie et ses mercenaires affiliés continuent d’occuper de vastes zones du nord, ce qui soulève des questions quant à l’inclusivité de la représentation populaire au sein de la nouvelle assemblée.
Ces développements surviennent dans le contexte de l’échec du gouvernement à mettre en œuvre l’accord du 10 mars avec les composantes du nord et de l’est de la Syrie concernant la participation institutionnelle, ce qui renforce encore les doutes sur le caractère inclusif du processus politique.
Il convient de noter que les dernières élections parlementaires en Syrie ont eu lieu en 2024 et ont été largement décrites comme truquées.
Le 7 août, l’agence ANHA a publié un rapport détaillé sur les élections que le gouvernement de transition envisageait d’organiser, abordant leurs perspectives de succès et leur légitimité. (ANHA)