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SYRIE. Les quartiers kurdes d’Alep dans le viseur de Damas

SYRIE – Les habitants des quartiers kurdes d’Alep, Cheikh Maqsoud et Achrafiyah sont victimes de violations commises par le régime islamiste de Damas alors que la Turquie le pousse à déclarer la guerre à la région autonome du Rojava / Nord et Est de la Syrie.

Hevin Suleiman, coprésidente du Conseil général des quartiers de Sheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, a accusé le gouvernement de transition en Syrie d’être responsable des violations ciblant les quartiers kurdes d’Alep, soulignant que même si les habitants des deux quartier préféraient résoudre les problèmes par le dialogue, ils n’hésiteraient pas à se protéger en cas de besoin.

Ces derniers jours, Cheikh Maqsoud et Achrafiyah ont été témoins d’une série d’incidents, le plus notable étant la blessure de deux membres des Forces de sécurité intérieure après qu’un drone appartenant au gouvernement intérimaire syrien a ciblé l’un des points de sécurité.

Hevin Suleiman a expliqué qu’« il existe des membres ou des factions voyous affiliés aux ministères syriens de la Défense et de l’Intérieur, mais ils restent liés à l’État occupant turc et suivent directement ses ordres. »

Elle a confirmé que la semaine dernière, des mouvements et des provocations « injustifiés » ont été observés par ces factions autour de Sheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, y compris le déploiement de drones de reconnaissance et d’explosifs, remettant en question les motivations derrière de telles actions.

Suleiman a tenu le gouvernement de transition pleinement responsable de toute violation inacceptable et a réitéré que même si le dialogue est toujours privilégié, il n’hésitera pas à se défendre et à défendre les habitants des quartiers s’il y est contraint.

« Nous avons une longue expérience en matière d’autodéfense »

Hevin Suleiman a également souligné que toute déclaration de guerre ne servirait les intérêts d’aucune partie, ajoutant que ces factions elles-mêmes impliquaient le gouvernement dans des violations contre des Syriens de diverses communautés, notamment des enlèvements, des actes de torture et des meurtres identitaires, comme on l’a vu contre les Alaouites des zones côtières et dans la ville druze de Soueïda.

Elle a déclaré : « Les habitants des quartiers ont une longue expérience de la défense populaire révolutionnaire et des principes de légitime défense et d’autoprotection depuis près de 14 ans, et nous n’hésiterons pas à nous défendre si nous sommes attaqués. »

L’accord du 1er avril est toujours en vigueur

Suleiman a souligné qu’ils font partie intégrante des quartiers d’Alep, coexistant sur les principes de pluralisme et de fraternité entre Arabes, Kurdes, Syriaques, Turkmènes et autres communautés.

Concernant l’accord signé le 1er avril, elle a déclaré qu’il reste en vigueur, les points de contrôle conjoints entre la Sécurité générale et les Forces de sécurité intérieure remplissant leurs fonctions pour protéger les habitants du quartier.

Hevin Suleiman a exprimé son espoir que la paix prévaudra dans toute la Syrie grâce au dialogue et à la discussion, en parvenant à une formule qui préserve les droits de toutes les communautés dans l’avenir du pays. (ANHA)