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SYRIE. 635 femmes tuées en 7 mois

SYRIE / ROJAVA – Au moins 635 femmes ont été assassinées en Syrie depuis le début de l’année 2025, signale l’agence kurde ANF.

Depuis le début de l’année, les femmes syriennes sont victimes de graves violations, allant de la négligence systématique à l’exclusion des processus décisionnels et de tout rôle dans l’élaboration de l’avenir du pays. Meurtres, violences, enlèvements et agressions sexuelles contre les femmes demeurent monnaie courante, notamment le long de la bande côtière et à Soueïda (Suwayda).

L’exclusion des femmes de la gouvernance transparaît clairement dans les déclarations des responsables du gouvernement intérimaire syrien. Le retrait des femmes des fonctions militaires et sécuritaires a été ouvertement justifié par la porte-parole du gouvernement, Ubaida Arnaout, qui a invoqué « la nature psychologique et biologique des femmes ». Aisha Al-Dibis, seule femme au gouvernement et directrice du Bureau des affaires féminines, a déclaré : « Le foyer est le lieu naturel d’une femme. » Elle a également affirmé que les femmes qui ne se conforment pas aux normes religieuses et culturelles du gouvernement ne seraient pas nommées à des postes officiels.

Entre-temps, la déclaration constitutionnelle publiée par le gouvernement intérimaire syrien ne contient aucune disposition concernant la représentation politique des femmes ou leur inclusion dans les comités de rédaction constitutionnelle. La déclaration et sa position sous-jacente anti-femmes.

Selon les données de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, du Réseau Rassed et du Réseau syrien des droits de l’homme, plus de 635 femmes ont été tuées depuis début 2025 dans les zones contrôlées par le gouvernement intérimaire syrien. De plus, plus de 400 femmes sont toujours portées disparues dans différentes régions de Syrie, sans aucune information sur leur sort.

Dans un rapport publié en février, le Réseau syrien pour les droits de l’homme a déclaré que sur 200 personnes enlevées dans les zones rurales de Damas et de Hama, deux étaient des femmes.

La même organisation a rapporté qu’à Idlib, Sahl al-Ghab et dans la campagne occidentale d’Alep, des femmes ont été harcelées et interrogées par les forces de sécurité en raison de leur activisme civil et de leurs opinions politiques.

Massacres à Soueïda et dans la région côtière

Depuis le 13 juillet, la ville druze de Sweida est le théâtre d’une vague de massacres. Le 13 juillet, un enfant a été tué lors d’affrontements dans le quartier de Miqewes. Le 15 juillet, une attaque contre la salle Al-Radwan a causé la mort d’une femme et de deux enfants.

Entre le 16 et le 19 juillet, plus de 180 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et des habitations ont été incendiées. Le 17 juillet, une médecin nommée Fatin Hilal a été assassinée par des groupes armés alors qu’elle se rendait à son travail.

Le 19 juillet, une Bédouine et ses trois enfants ont été tués lors d’un raid contre leur domicile. Depuis le début des attaques de Soueida, 70 femmes ont été portées disparues.

Des groupes armés affiliés au gouvernement intérimaire syrien ont également mené des attaques de grande ampleur dans la région côtière entre le 6 et le 10 mars. Selon le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, au moins 1 600 personnes ont été tuées lors de ces assauts, au cours desquels des actes de torture, des coups, des insultes, des menaces de mort et des actes d’intimidation envers des enfants ont été commis.

Reuters a rapporté que le nombre de morts avait atteint environ 1 400, mais des sources locales confirment que le nombre réel est nettement plus élevé.

Des centaines de femmes auraient été enlevées à Lattaquié, Hama, Homs et Tartous, et le sort de beaucoup d’entre elles reste inconnu.

Lois restreignant les libertés individuelles

En juin, le gouvernement intérimaire syrien a adopté une loi imposant aux femmes le port de vêtements religieux dans l’espace public. Dans le cadre de cette loi, la « police des mœurs » a mené des opérations d’inspection ciblant les femmes. Cependant, les femmes proches des responsables gouvernementaux auraient été exemptées de ces pratiques. (ANF)