IRAN / ROJHILAT – Arrestations massives, torture, exécutions… les partis et formation politiques du Kurdistan sous l’occupation iranienne sont catastrophés face à l’intensification de la répression ciblant les militants politiques et les civils à la suite de la récente guerre Iran-Israël et mettent en garde contre une répétition du massacre de milliers de prisonniers politiques commis par le régime durant l’été 1988.
Dans un communiqué commun publié par huit formations politiques et associatives du Kurdistan oriental, on signale qu’« avec l’annonce d’un cessez-le-feu dans la guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël, la République islamique a lancé une nouvelle vague de répression, caractérisée par des arrestations arbitraires, des poursuites et des condamnations à mort, en particulier au Kurdistan, mais aussi dans tout le pays. »
La déclaration, dont l’agence ANHA a reçu une copie, indique que les services de sécurité iraniens ont créé un environnement dangereux pour les prisonniers politiques en portant contre eux des accusations fabriquées et en les poursuivant, tandis que la loi sur « l’espionnage » est examinée par le parlement et le pouvoir judiciaire pour renforcer la répression légale.
Les organisations kurdes ont signalé que le nombre de détenus a dépassé le millier, tandis que le rythme des exécutions s’accélère. Le communiqué mentionne l’exécution d’Idris Ali, Azad Shojaei et Rasoul Ahmed, trois kolbars (colporteurs de marchandise transfrontalière) kurdes, accusés de « collaboration avec Israël ». Parallèlement, plusieurs prisonniers kurdes, notamment ceux de Bukan, sont sous la menace d’une exécution imminente après avoir été condamnés à mort il y a trois ans.
Les partis et organisations ont souligné que le régime iranien recourait systématiquement à la répression interne chaque fois qu’il échouait face aux crises extérieures. Ils ont expliqué que l’absence persistante de réponses nationales et internationales fortes pourrait ouvrir la voie à une répétition de la tragédie de 1988, lorsque des milliers de prisonniers politiques avaient été exécutés après le cessez-le-feu avec l’Irak.
Appel à l’action internationale
Le communiqué met en garde contre les risques croissants qui pèsent sur les militants politiques et civils, en particulier les prisonniers politiques, et appelle la communauté internationale à agir d’urgence. L’appel s’adresse spécifiquement à la Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits humains en Iran, Mai Sato, aux centres et organisations internationaux de défense des droits humains, ainsi qu’à l’opinion publique mondiale.
Le communiqué appelle à « s’opposer à cette politique répressive et inhumaine par tous les moyens et à ne pas permettre au régime iranien de continuer à commettre des crimes contre ceux dont le seul crime est de revendiquer leurs droits politiques, civils et humains ».
Il a également appelé les partis et organisations politiques iraniens, ainsi que les militants iraniens et kurdes à l’étranger, à « élever la voix à travers des événements et des réunions, en solidarité avec les prisonniers politiques et en soutien à un mouvement de protestation national et kurde capable de briser le silence et d’ouvrir un nouvel horizon de lutte démocratique dans le pays ».
Partis et formations politiques signataires du communiqué :
Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK)
Parti pour la libération du Kurdistan (PAK)
Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI)
Parti Komala du Kurdistan iranien
Organisation Khabat du Kurdistan iranien
Parti Komala du Kurdistan
Organisation Komala du Parti communiste iranien