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« Une constitution équitable pour les femmes est essentielle à la stabilité de la Syrie »

SYRIE / ROJAVA – Des militantes syriennes ont souligné que l’avenir de la Syrie ne peut se construire sans une collaboration égalitaire entre les femmes et les hommes, à commencer par une constitution juste qui garantisse les droits des femmes et reconnaisse leur rôle de partenaires au sein de la nation et d’artisanes de la paix. Ce point a été souligné lors d’un séminaire en ligne organisé par le Bureau des femmes du Conseil démocratique syrien (en kurde : Meclisa Sûriya Demokratîk, MSD).

Sous le titre « La femme syrienne entre deux projets de gouvernance : la déclaration constitutionnelle du gouvernement de transition à Damas et le contrat social dans le nord et l’est de la Syrie », le Bureau des femmes du Conseil démocratique syrien a organisé un séminaire en ligne avec la participation de militantes syriennes de différentes villes, ainsi que des participantes de France.

Le séminaire, modéré par Jihan Khadro, cheffe du Bureau des femmes du Conseil, a servi de plate-forme pour comparer la déclaration constitutionnelle publiée par le gouvernement de transition en Syrie avec le contrat social adopté par l’administration autonome du nord-est de la Syrie, en se concentrant sur la position des femmes dans les deux documents et dans quelle mesure leurs droits politiques et sociaux sont garantis.

Dans son discours d’ouverture, Khadro a abordé les dimensions juridiques et politiques des deux documents, soulignant que la déclaration constitutionnelle reflète une approche centralisée qui manque de représentation féminine et de dispositions claires pour protéger et autonomiser les femmes sur le plan juridique et social.

En revanche, elle a souligné le contrat social en Syrie du Nord et de l’Est, fruit de larges dialogues populaires et qui consacre le principe d’égalité en garantissant une représentation de 50 % des femmes dans les institutions administratives et gouvernementales. Ce contrat offre également des garanties juridiques pour protéger leurs droits, ce qu’elle a décrit comme une avancée significative vers la justice de genre.

Khadro a affirmé que l’intégration des droits des femmes dans tout futur cadre constitutionnel n’est pas un luxe juridique, mais une nécessité pour garantir la stabilité de la Syrie. Elle a souligné qu’exclure les femmes des processus de négociation et de décision ne conduit qu’à des modèles de gouvernance incomplets, dépourvus des fondements nécessaires à un véritable changement.

Le séminaire a vu l’engagement actif des participantes, qui ont présenté un ensemble de revendications clés, notamment : l’intégration du principe d’égalité dans tout accord constitutionnel à venir ; l’attribution d’au moins 40 % de représentation aux femmes dans les institutions de gouvernance de transition ; la rédaction d’une loi unifiée sur le statut personnel qui protège les droits des femmes dans le mariage, le divorce et l’héritage ; et la création d’un organisme national indépendant axé sur les affaires des femmes.

Le séminaire s’est conclu par un fort consensus : tout projet visant à bâtir l’avenir de la Syrie doit reposer sur un partenariat égalitaire entre hommes et femmes, dès la rédaction de la constitution et jusqu’à l’ensemble des institutions gouvernementales. Les participants ont convenu que l’avenir démocratique et politique de la Syrie ne saurait se concrétiser sans une constitution équitable garantissant la justice pour les femmes et les reconnaissant comme partenaires de la nation et artisanes de la paix. (ANHA)