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IRAN. Les gardes-frontières iraniens abattent un autre kolbar kurde

IRAN / ROJHILAT – Les gardes-frontières iraniens ont abattu un autre kolbar kurde dans la zone frontalière du Kurdistan iranien. En 2024, les forces du régime iranien ont tué 52 Kolbers et blessé 131 autres.

Mohammad Rahimi, un jeune kolbar kurde de Paveh dans la province de Kermanshah, a été mortellement abattu par les gardes-frontières iraniens dans la région frontalière de Doroleh près de Nowsud.

Selon les informations reçues par l’ONG de défense des droits humains, Hengaw, l’incident s’est produit tôt ce dimanche matin, le 25 mai 2025, lorsque Rahimi, originaire de Banevreh, une ville du comté de Paveh, a été pris pour cible et tué par des tirs directs des forces frontalières alors qu’il travaillait comme Kolbar.

Hengaw a appris que Rahimi était marié et père d’un jeune enfant. Son corps a été transféré au cabinet médico-légal de Paveh, mais n’a pas encore été rendu à sa famille.

 

52 kolbars kurdes tués en 2024

Au fil des ans, le Kurdistan oriental s’est enfoncé dans la pauvreté en raison des politiques délibérées du régime iranien et se distingue comme l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Comparé à d’autres régions, il a bénéficié de beaucoup moins d’investissements et son développement a été volontairement freiné. L’agriculture et l’industrie n’ont pas pu se développer, ce qui a entraîné une hausse du chômage, qui a atteint des sommets en Iran.

Face aux politiques de discrimination, d’oppression et d’appauvrissement, transporter des marchandises de contrebande n’est pas un choix mais une nécessité pour survivre.

Kolbar vient des mots kurdes « kol » (dos) et « bar » (chargement, fardeau). Les kolbars gagnent leur vie en transportant des charges le long de la dangereuse frontière. Leurs chargements comprennent des cigarettes, des téléphones portables, des vêtements, des articles ménagers, du thé et, rarement, de l’alcool. Ils traversent des terrains périlleux pour poursuivre ce commerce entre le Kurdistan du Sud et de l’Est. Les marchandises qu’ils apportent sont vendues à prix d’or à Téhéran, mais les kolbars qui risquent leur vie pour eux sont très modestement payés.

Les intermédiaires qui réceptionnent les livraisons et trouvent des acheteurs dans les villes sont appelés kasibkars. Les kolbars et les kasibkars ont entre 13 et 70 ans. Certains viennent de terminer l’école primaire, tandis que d’autres sont diplômés de l’université. Ils transportent des charges, faute d’emploi. 

Selon le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan, 51 kolbars kurdes ont été tués et 246 autres blessés par le régime iranien dans les régions frontalières d’Urmia, Bane, Serdasht, Pawe et Kermanshan tout au long de l’année 2024.