SYRIE / ROJAVA – Des organisations politiques et civiles du canton d’al-Tabqa ont réaffirmé que l’initiative de paix lancé par le chef de la guérilla kurde constitue une opportunité historique que l’État turc doit saisir. Ils ont averti que l’oublier aggraverait les crises et fermerait la voie à des solutions pacifiques aux conflits armés qui secouent le Moyen-Orient.
L’Initiative pour la paix et une société démocratique, lancée par le leader Abdullah Öcalan le 27 février pour répondre aux crises du Kurdistan du Nord, de la Turquie et du Moyen-Orient, est suivie de près par tous. Cependant, aucune mesure concrète n’a encore été prise par l’État turc pour assurer le succès de cette initiative, face aux demandes populaires de mettre fin au régime de torture et de génocide dont le leader est victime et de garantir sa liberté physique.
Mohammed Bayram, membre du Conseil général du Parti Avenir de la Syrie, a souligné que l’appel historique du leader à résoudre la question kurde en Turquie et le résultat du 12e Congrès du PKK constituent une véritable opportunité de mettre fin au conflit.
Il a déclaré qu’une action politique, démocratique et juridique était inévitable et nécessitait une réponse ferme de la Turquie. Cela devait démontrer sa volonté de parvenir à la paix. Il a indiqué que si le gouvernement turc interdisait cette tentative, des mesures juridiques pourraient être imposées contre la région, comme celles du précédent cessez-le-feu.
Bayram a déterminé que le maintien de la liberté physique du dirigeant et la fourniture d’un environnement sûr et stable constituent un élément essentiel du processus de paix.
Adnan Aliwi, président de l’Association Ahl al-Bayt de la Conférence de l’Islam démocratique d’al-Tabqa, a déclaré que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à l’issue de sa douzième conférence, avait lancé une véritable initiative de paix pour propager l’amour et ouvrir une nouvelle page avec l’État turc. Néanmoins, ce dernier n’a pris aucune mesure sérieuse dans ce contexte, notamment concernant le cas du leader.
Yasser al-Kurdi, membre de l’Initiative syrienne du Parti pour la liberté du leader Abdullah Öcalan à al-Tabqa, a déclaré que leurs récentes manifestations dans leurs quartiers étaient en solidarité avec l’initiative de paix du leader. Il a expliqué que la nation se trouve devant une opportunité historique après l’annonce de la dissolution du parti, et que l’absence d’action positive équivaut à une véritable procrastination politique.
Milad Faris, penseur d’al-Tabqa, a qualifié l’initiative des dirigeants en faveur du processus de paix, la déclaration officielle de dissolution du parti et le cessez-le-feu de bonnes mesures unilatérales. Il a appelé la Turquie à suivre son exemple et à mettre fin à sa campagne militaire.
Il a démontré que l’histoire turque est marquée par une certaine réticence à répondre aux propositions de paix. Premièrement, si la liberté physique du dirigeant demeure l’un des facteurs les plus déterminants pour la réussite du processus de paix, il a également démontré que le dirigeant est au cœur de toutes les crises de la région, en particulier de la crise politique turque.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé par communiqué qu’il organiserait sa douzième conférence du 5 au 7 mai, suite à l’appel du leader Abdullah Öcalan à « la paix et une société démocratique ». C’est lors de cette conférence qu’ont été annoncés la dissolution du parti, la fin de la lutte armée et la transition vers l’activisme politique. (ANHA)