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TURQUIE. Appel à une garantie constitutionnelle des droits du peuple kurde

TURQUIE / KURDISTAN – La branche de l’IHD Diyarbakır a tenu sa 18e Assemblée générale, où les participants ont souligné le besoin urgent de garanties constitutionnelles pour les droits du peuple kurde.

Les coprésidents de l’Association des droits de l’homme (IHD), Eren Keskin et Hüseyin Küçükbalaban, ont assisté à l’Assemblée générale de l’organisation avec de nombreux politiciens et représentants d’organisations de la société civile.

Des photos de personnes disparues en détention et de victimes de meurtres non élucidés étaient affichées dans le hall, à côté de banderoles soulignant la politique d’impunité de l’État et la souffrance des prisonniers gravement malades.

Eren Keskin a attiré l’attention sur « l’appel à la paix et à une société démocratique » lancé par Abdullah Öcalan le 27 février, affirmant que le simple fait de discuter de la paix donne de l’espoir à la société.

Keskin a également commémoré les « Quatre* » qui sont tombés en martyrs en s’immolant par le feu dans la prison de Diyarbakır (Amed) en 1982, ainsi que le révolutionnaire Ibrahim Kaypakkaya, assassiné en prison en 1973.

Ercan Yılmaz, président de la branche de l’IHD à Diyarbakır, a souligné que la question kurde doit être résolue par des moyens démocratiques et que les droits fondamentaux du peuple kurde doivent être garantis.

Yılmaz a déclaré : « L’identité, la langue et la culture du peuple kurde doivent être protégées par la Constitution afin de garantir une solution durable à ce problème vieux de plusieurs siècles, qui a directement affecté la vie de millions de personnes. La paix ne se résume pas à l’absence de guerre. Elle exige également de faire face à la vérité, d’établir la justice, de guérir les traumatismes collectifs et de rétablir la confiance entre les peuples. »

Hüseyin Küçükbalaban, coprésident de l’IHD, a déclaré : « Nous restons attachés à la paix. Que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dépose ou non les armes, le désarmement serait une grande joie pour les défenseurs des droits humains, car ce serait un pas vers la garantie du droit à la vie. »

Küçükbalaban a appelé à la mise en œuvre du « droit à l’espoir », à la fin de la politique d’impunité dans les cas de disparitions forcées et de meurtres non élucidés, et à la protection constitutionnelle des droits des Kurdes.

Doğan Hatun, co-maire de la municipalité métropolitaine de Diyarbakır, a déclaré : « Nous vivons des jours historiques. Ces jours resteront certainement gravés dans l’histoire. Les camarades qui ont donné leur vie sur ce chemin ne seront jamais oubliés. » (ANF)

*Prisonniers politiques kurdes, Ferhat Kurtay, Necmi Öner, Eşref Anyık et Mahmut Zengin se sont immolé le 17 mai 1982 dans la prison n° 5 de Diyarbakır où les détenues subissaient des tortures sordides entre les mains des officiers turcs.